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Euro 2024. Contexte, tactique, adversaire… Le match contre l’Autriche

Un nouveau contexte

On a eu un contexte plus apaisé pour préparer une compétition. Et on ne parle pas ici des moins fameux résultats de l’équipe de France en 2024. Depuis une semaine, l’actualité politique, avec la dissolution de l’Assemblée nationale, est présente chez les Bleus. En conférence de presse, presque tous les acteurs ont eu droit à des questions sur la montée en puissance du Rassemblement national, arrivé largement en tête lors des élections européennes.

Un climat qui a peut-être embarrassé certains, réticents à prendre position sur ce sujet de société, mais pas tous comme l’ont démontré Marcus Thuram et Kylian Mbappé. Le capitaine de l’équipe de France a d’ailleurs utilisé la conférence de presse de la veille du match comme tribune.

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« Je pense que nous sommes à un moment crucial de l’histoire de notre pays. Il faut savoir faire la part des choses et avoir le sens des priorités. L’euro a une place très importante dans mon parcours, mais nous sommes des citoyens avant tout, nous ne devons pas être déconnectés du monde qui nous entoure, a souligné « KMB ». Je veux m’adresser à tous les Français, notamment à la jeune génération, une génération qui peut faire la différence. Les extrêmes sont aux portes du pouvoir et nous avons la possibilité de choisir l’avenir de notre pays. J’appelle tous les jeunes à aller voter, à prendre conscience de la situation. Nous devons nous identifier à ce pays, avec ses valeurs de diversité, de tolérance et de respect. Chaque voix compte, il ne faut pas la négliger. J’espère que nous ferons le bon choix et que nous serons toujours fiers de porter ce maillot le 7 juillet. »

Quel visage pour les Bleus ?

Lors des matchs amicaux, Didier Deschamps a abandonné le 4-3-3 qui avait fleuri lors de la dernière Coupe du monde. C’est un schéma hybride qu’il a utilisé contre le Luxembourg et l’Autriche avec un 4-4-2 très compact sans ballon et une défense à trois en phase de possession avec Théo Hernandez porté par ses joueurs offensifs dans le couloir GAUCHE. Une formule qui installait Kylian Mbappé dans l’axe avec Marcus Thuram sur le côté gauche pour garantir un travail de repli en cas de perte du ballon.

Le problème de cette nouvelle formule, c’est la marginalisation d’Antoine Griezmann dans la construction du jeu. Sa perte d’influence s’est fait sentir dans l’animation offensive anémique des Bleus, que l’on avait déjà constaté en mars lorsque les Colchonero avaient dû déclarer forfait face à l’Allemagne et au Chili. L’entraîneur, conscient des ajustements à opérer, a travaillé ces derniers jours sur son nouveau système et envisage de l’utiliser dès l’ouverture de l’Euro. En cas d’échec, le 4-3-3 du Mondial 2022 est prêt à être utilisé.

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Saliba, l’épreuve grandeur nature

Pour lui, ce sera peut-être le grand soir. William Saliba n’a pas encore convaincu en équipe de France. Mais la situation est peut-être en train de changer. Parfois critiqué par Didier Deschamps, qui ne l’a pas toujours mis dans les meilleures conditions pour performer en sélection, le défenseur central a su profiter des deux matches de préparation pour changer la hiérarchie à son poste.

Troisième derrière Dayot Upamecano et Ibrahima Konaté, le Gunner, élu dans l’équipe standard de Premier League ces deux dernières saisons, a dépassé l’ex-Sochalien. Et pas seulement parce que « Ibou » a été victime, comme d’autres de ses coéquipiers, d’un virus cette semaine.

La capacité de Saliba à supporter le duel et à défendre debout pourrait s’avérer cruciale face à des Autrichiens qui n’hésitent pas à attaquer leurs adversaires. « William sort d’une belle saison et a fait preuve de beaucoup de solidité », n’a pas manqué de constater le sélectionneur après le match nul contre le Canada le 9 juin à Bordeaux. Une performance qui, semble-t-il, a contribué à faire changer d’avis Didier Deschamps à l’approche de l’Euro.

Kanté, la sentinelle retrouvée

Depuis le début de la préparation, il a souvent été évoqué en conférence de presse. Et régulièrement, les mêmes propos saluaient son retour en équipe de France. Evidemment, N’Golo Kanté continue d’impressionner tout le monde par son activité de ratisseur au milieu de terrain. Et c’est une chance puisque le joueur d’Al-Itthiad remplacera contre l’Autriche Aurélien Tchouaméni qui termine de soigner sa fracture de fatigue au pied gauche.

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« Son rôle est de voler des ballons, de courir partout, de ratisser le terrain et de nous faire gagner. Il a encore le niveau pour ça», assure Antoine Griezmann. « Cela nous aide à récupérer. Il nous apporte sa bonne humeur, sa positivité, son expérience et son calme », ajoute Kingsley Coman. Pour répondre à l’intensité autrichienne, la grinta « NG » sera un atout non négligeable. Après deux ans d’absence chez les A, ce match fera aussi office de révélation après son exil en Arabie Saoudite.

L’Autriche, une équipe intense

Ces dernières années, l’Autriche n’a pas eu de références au plus haut niveau. Pourtant, la sélection de Ralf Rangnick aborde cet Euro avec beaucoup d’ambition. « Il faut faire preuve d’audace, de courage et être convaincu de nos forces », résume le technicien allemand, venu non pas à Düsseldorf pour résister aux attaques françaises, mais pour jouer son football. Soit un jeu intense et vertical, basé sur « gegenpressing « .

« Cela fait deux ans que nous préparons demain », insiste Rangnick. Les Bleus et Didier Deschamps, qui appelle sans cesse à la prudence lorsqu’il évoque le niveau de l’Autriche, sont donc prévenus.

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Trois choses à savoir sur l’Autriche, premier adversaire des Bleus

Le chiffre : 3

C’est la troisième fois que l’Autriche et la France se rencontrent dans une compétition majeure. Pour l’instant, c’est un match nul avec une victoire partout en Coupe du monde (3-2 pour la Wunderteam en 1934, 1-0 pour les Bleus en 1982). Lors des dix dernières confrontations entre les deux nations, la France n’a perdu qu’une seule fois (3-1 en qualifications pour la Coupe du monde en 2008) pour sept victoires et un nul.

William Dupuy

Independent political analyst working in this field for 14 years, I analyze political events from a different angle.
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