Eure-et-Loir : ils investissent 55.000 € et se retrouvent sans le savoir à la tête d’une entreprise en faillite
Un couple de retraités a été trompé par ses voisins qui leur promettaient de bons profits en investissant dans leur entreprise nouvellement créée. Finalement, les victimes se sont retrouvées, sans s’en rendre compte, seules à la tête de l’entreprise criblée de dettes. Les prévenus ont été condamnés à des peines de prison avec sursis allant de douze à quinze mois.
Au moment d’évoquer l’affaire devant les juges du tribunal de Chartres, six ans après les faits, la femme semble toujours très désorientée. Les souvenirs reviennent, un peu brouillons, mais selon le procureur, ils correspondent à tous ses entretiens au cours de l’enquête. Elle et son mari ont beaucoup perdu : 45 000 €, « les économies d’une vie ». Malmenés, ils se sont retrouvés, sans s’en rendre compte, à la tête d’une entreprise en faillite.
Mais tout a bien commencé. Du moins en apparence. Le couple de retraités partage de bonnes relations avec leurs voisins, un couple d’hommes. « Nous discutions régulièrement et ils venaient parfois prendre l’apéritif. Ils étaient adorables », se souvient la femme. « Tout s’est toujours bien passé dans leur travail », ont-ils déclaré.
Et un jour, l’un des deux prévenus a décidé de quitter l’entreprise où il était employé pour monter sa propre entreprise de faucheuses/motoculteurs à Saussay, expliquant au couple de retraités que c’était un secteur très prometteur qui leur permettait de gagner beaucoup d’argent. . argent. Un peu plus tard, selon l’enquête, ils ont proposé aux retraités d’investir dans cette entreprise. « Monsieur nous a fait croire que nous allions gagner de l’argent grâce aux dividendes de l’entreprise. Oh, bien sûr, il parlait bien. Il nous a même fait croire qu’il pourrait embaucher notre fille qui venait de se retrouver au chômage. »
Ils signent un document qui les rend propriétaires exclusifs de l’entreprise
Le couple décide alors de mettre la main à la cagnotte : 45 000 € pour participer à la création de la société dans laquelle ils ont obtenu des parts, puis 10 000 € supplémentaires souscrits via un emprunt.
Et puis un jour, le directeur de l’entreprise explique au couple de retraités qu’il serait plus rentable pour l’entreprise que le mari retraité devienne lui-même dirigeant, afin qu’il puisse percevoir le reste des allocations de chômage auxquelles il dit avoir droit. . Il laisse entendre, selon les déclarations des victimes, que cela ne changerait en réalité rien au fonctionnement de l’entreprise.
Un rendez-vous a été pris avant le départ en vacances pour signer les papiers, pour ensuite que les époux affirment qu’ils n’avaient pas lu les modifications de statuts qu’ils ont pourtant signés : un document qui s’est également révélé antidaté. Sans le savoir, ils viennent de signer un document qui les rend propriétaires exclusifs de l’entreprise, dont les dettes s’élèvent à plus de 200 000 €. L’argent investi par le couple aurait été versé sur les comptes personnels du gérant. L’avocat des victimes évoque notamment « l’achat d’un appartement en Espagne ».
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« Ils ont profité de la faiblesse de ces personnes âgées avec qui ils avaient noué un lien de confiance », a dénoncé le procureur de la République, dans ses réquisitions : douze pour l’un et quinze mois de prison pour l’autre, avec sursis. et une amende de 3 000 € chacun, mais aussi une interdiction de diriger une entreprise pendant cinq ans.
« Le jugement du tribunal de commerce de Chartres en 2020 (NDLR : une faillite personnelle a été prononcée à l’encontre des deux prévenus) a dégagé la responsabilité des victimes », a-t-il ajouté. Le procureur estime que leur absence à l’audience est synonyme d’aveux, ce que l’avocat des prévenus a contesté, assurant que son client était soigné pour un cancer et que son mari l’accompagnait.
Elle insiste sur le fait que « rien ne prouve que les parties civiles n’aient pas pu lire les statuts qu’elles ont signés, ni qu’elles n’aient pas pu les lire. Mes clients sont certes de mauvais gestionnaires, mais cela ne les rend pas coupables. »
Minitracteur. Une autre partie civile était présente à l’audience. Elle avait réalisé une sorte de vente en consignation d’un mini tracteur tondeuse avec cette entreprise. Ils se sont mis d’accord sur un prix de 11 500 €. Cependant, n’ayant plus de nouvelles, il s’est rendu compte que son bien avait été vendu sans l’en informer auprès des clients, facture à l’appui. Il n’a jamais vu la couleur du fruit de cette vente.
François Feuilleux