Face aux nombreux chariots volés et abandonnés à Val-de-Reuil (Eure), les clients du supermarché Auchan doivent désormais se munir d’une pièce d’identité pour pouvoir en emprunter un.
Une mesure radicale qui ne fait pas l’unanimité au sein de la municipalité.
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Le 13H
Au supermarché Auchan de Val-de-Reuil (Eure), les chariots ne sont pas sur le parking, mais à l’intérieur du magasin. « C’est parce que vous échangez un chariot contre une carte d’identité. Lorsque vous rendrez le chariot, je vous rendrai votre carte d’identité. »explique un employé, interrogé dans le reportage en tête de cet article. L’enseigne n’a pas souhaité faire d’autres commentaires. Cette mesure a été prise suite à la disparition d’une centaine de chariots éparpillés dans les rues, ou accrochés à des poteaux, comme le montre l’image ci-dessous.
Ces vols représentent une perte financière pour le magasin, un chariot coûtant en moyenne 150 euros. « Cela oblige les gens à être un peu plus corrects »réagit un client. « Je dois ramener le chariot là-bas, c’est embêtant pour tout le monde »Cependant, commente un autre. Face à une telle mesure, certains ont même décidé de changer de magasin.
D’autant plus que remettre sa carte d’identité en échange d’un chariot n’est pas autorisé par la loi. « Le supermarché peut se faire voler ses cartes. Et il n’est pas à l’abri d’un employé malveillant qui va prendre des photos des cartes d’identité pour ensuite commettre une usurpation d’identité. »prévient Cécile Vernudachi, avocate spécialisée en droit de la protection des données personnelles, interrogée dans le reportage ci-dessus.
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Jusqu’à présent, les chariots étaient récupérés en partie par des associations, ainsi que par la municipalité. Cette dernière déplore une mesure inappropriée. « Il y avait d’autres solutions qui consistaient à les équiper d’un système pour bloquer les chariots lorsqu’ils dépassaient un certain périmètre autour du magasin. Cela a toujours été refusé », rappelle Julien Tristant, directeur général des services de Val-de-Reuil.
Ce problème est récurrent dans plusieurs villes de France. À Pontoise (Val-d’Oise), où une équipe de TF1 s’est rendue en mai dernier, des dizaines de milliers de chariots de supermarché sont abandonnés en pleine ville chaque année. Une situation qui a poussé Lidl à annoncer dans un communiqué l’installation de dispositifs antivol bloquant électroniquement les roues des chariots. Un système déjà installé par le groupe Auchan dans la ville voisine de Cergy.