La moindre requête envoyée sur un agent conversationnel consomme de l’énergie et donc coûte de l’argent à la société qui le développe. Mais les formules de politesse ont un réel intérêt pour améliorer la qualité des réponses.
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Qui a dit que la politesse ne coûtait rien ? Certainement pas Sam Altman, le patron d’Open AI, la société qui développe l’agent conversationnel Chat GPT. Les « bonjour », « merci », « s’il te plaît » ajoutés par les utilisateurs à leurs requêtes coûtent « des dizaines de millions de dollars » en électricité à sa société, affirme Sam Altman en réponse à un internaute, sur X.
En effet, chaque requête génère une réponse qui demande des calculs, donc de l’électricité, jusqu’à 10 fois plus que la même question posée sur Google, selon l’agence internationale de l’énergie. Plus les intelligences artificielles génératives seront sophistiquées et capables de traiter des problèmes complexes, plus elles consommeront d’électricité. Chat GPT est aussi gourmand en eau, notamment pour rafraîchir les serveurs. Des dépenses donc évitables en allégeant les requêtes des formules de politesse.
Une majorité des utilisateurs d’agents conversationnels sont polis dans leurs requêtes, selon un sondage réalisé aux États-Unis et au Royaume-Uni. En revanche, leurs motivations diffèrent : certains estiment qu’il s’agit simplement de la bonne façon de parler, qu’on parle à un humain ou non, d’autres préfèrent assurer leurs arrières en cas de « révolte des robots sur les humains ».
Une autre étude, réalisée par des chercheurs de l’université Waseda à Tokyo, s’est intéressée à l’impact de l’usage de la politesse sur les réponses que donne un agent conversationnel. Plusieurs niveaux de politesse ont été testés, dans différentes langues, avec toujours le même résultat : des questions polies entraînent des réponses de meilleure qualité, de la même façon qu’entre humains, une discussion polie sera plus fructueuse qu’un échange moins civilisé. Les IA tentent de copier les comportements humains, rester courtois permet donc de les entraîner à nous fournir des résultats plus pertinents. Et dans l’optique d’une éventuelle révolte des IA, Sam Altman admet lui-même que ce coût supplémentaire est de l’argent « bien dépensé », car « on ne sait jamais ».