"Etre acquitté est un symbole fort", le septuagénaire accusé du meurtre de sa femme ne retournera pas en prison
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« Etre acquitté est un symbole fort », le septuagénaire accusé du meurtre de sa femme ne retournera pas en prison

« Etre acquitté est un symbole fort », le septuagénaire accusé du meurtre de sa femme ne retournera pas en prison

Ce mercredi 30 octobre, les jurés ont délibéré sur la culpabilité et la peine. Ce matin, le procureur général a requis 8 ans de prison, sans mandat de dépôt, contre Bernard Pallot. Les jurés n’ont pas suivi les réquisitions du parquet. Le septuagénaire est acquitté.

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Très peu de personnes auraient compté sur l’acquittement de Bernard Pallot, 78 ans, à l’issue de son procès. Mais tel est néanmoins le verdict rendu ce mercredi par la cour d’assises de Troyes. Le septuagénaire, qui comparait libre lors de l’audience, était jugé pour avoir tué son épouse, Suzanne, atteinte d’une maladie incurable.

«J’avais confiance en la justice de mon pays» dira Bernard Pallot, suite à la décision du jury. Il ajoute : «Tout cela ne me ramènera pas ma femme. La justice doit évoluer.« Les jurés s’étaient retirés pendant plus d’une heure et demie pour rendre la décision. Ils n’ont donc pas suivi le procureur général qui avait requis 8 ans de prison, mais sans mandat de dépôt.

Quelques mètres plus loin, l’un des deux avocats, Maître Verra, abonde. « Cette décision nous semble juste. Le tribunal a fait savoir que les faits avaient été commis. ». Autrement dit, la notion de contrainte a été retenue. Bernard Pallot s’est volontairement suicidé, mais il n’est pas pénalement responsable.

A l’issue de l’audience, Bernard Pallot était soulagé :« Je voulais remercier les jurés pour leur compréhension et le président du tribunal pour la bonne conduite des débats. » Il a également déclaré que « être acquitté est un symbole fort. » La fin de vie doit être réexaminée. Son fils à ses côtés réagit également : « Je suis heureux que mon père ait pu montrer qu’il n’était pas un meurtrier ».

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Tuer, c’est ôter la vie à quelqu’un sans son consentement. J’ai pris la vie de ma femme qui le voulait. Je ne suis pas un meurtrier.

« Il ne voulait pas tuer sa femme », selon les avocats de la défense

Lors de leur plaidoirie, les deux avocats de la défense ont rappelé les souffrances quotidiennes subies par « Suzie », upas une personne de caractère, à qui il était très difficile de refuser quoi que ce soit et encore plus difficile de le forcer. Lors des auditions, Bernard Pallot a expliqué avoir promis à son épouse pour ne pas la laisser souffrir. Pendant plusieurs minutes, leL’avocat de la défense, Maître Marine Chollet, a rappelé la chronologie des faits, invoquant les différentes approches et solutions que Bernard Pallot a tenté de mettre en place,« jusqu’au bout, il a cherché à soulager ses souffrances, il n’a pas voulu tuer sa femme ».

C’est elle qui s’est suicidée, je n’ai tué personne. » demandait ma femme.

Suite à cette décision, Bernard Pallot martèle : « Ce que je voulais, c’était avoir un acquittement qui puisse se démarquer et créer un précédent quelque part ». Lors de sa plaidoirie, Maître Marine Chollet mettra en avant à plusieurs reprises la notion de contrainte.

M. Pallot n’a pas pu dire non. Il a fait ce que Suzanne voulait. Il ne voulait pas tuer sa femme, il l’a fait parce qu’elle le lui avait demandé. »

Maître Marine Chollet, avocate de la défense

Après la décision du jury, l’association « Ultime Liberté », représentée par Claude Hury, rappelle qu’en « France, on meurt encore très mal ».

C’est dommage qu’il soit allé en prison avant d’être acquitté. Cela montre qu’il existe une réelle attente de la société. Il y a beaucoup d’éléments à changer. Tout le monde devrait vraiment pouvoir choisir.

Claude Hury, Association « Liberté Ultime »,

Dans le clan de la défense, la prudence reste de mise, car le parquet a dix jours pour faire appel de la décision. Bernard Pallot en est bien conscient « de toute façon ma vie ne sera plus jamais normale sans ma femme (…) moi aussi je suis en fin de vie ».

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