Etats-Unis : la Chambre des représentants appelée à voter sur le soutien à l’Ukraine et à Israël
Le Congrès ne semble jamais avoir été aussi proche d’un accord visant à aider à nouveau l’Ukraine. Lundi soir, le président de la Chambre des représentants, Mike Johnson, a annoncé qu’il présenterait cette semaine un plan d’aide global pour l’Ukraine, Israël et Taiwan.
Après consultation du groupe républicain, « nous examinerons des projets de loi distincts avec un processus d’amendement structuré et pertinent pour financer notre allié Israël, soutenir l’Ukraine dans sa guerre contre l’agression russe » et « renforcer nos alliés dans la région Indo-Pacifique », a annoncé le député de Louisiane, sur le réseau X. Le projet prévoit également « d’adopter des mesures supplémentaires pour contrer nos adversaires et renforcer notre sécurité nationale ».
Feu vert de Donald Trump
Les États-Unis n’ont pas apporté d’aide massive à l’Ukraine depuis fin 2022, en raison de divisions internes au sein de la droite. Mais l’étau a commencé à se desserrer il y a deux mois au Sénat, avec le vote d’un plan de 95 milliards de dollars, dont 60 milliards pour l’Ukraine et 14 milliards pour Israël, adopté à une large majorité (70 voix contre 29), et avec Votes républicains.
La réponse de l’Iran à Israël ce week-end a cristallisé les efforts de Mike Johnson pour trouver une solution politique, en s’appuyant sur les besoins d’Israël pour être parallèles à ceux de Kiev. « La terreur doit être vaincue complètement et partout, pas plus dans certains endroits et moins dans d’autres », a également imploré lundi le président ukrainien Volodymyr Zelensky.
Ces dernières semaines, le « porte-parole » républicain a été de plus en plus clair sur sa volonté d’apporter une solution à Kiev, malgré ses tactiques dilatoires cet hiver. Donald Trump a également changé son discours isolationniste, ouvrant la porte à un prêt à long terme et à des « conditions extraordinairement bonnes » à Kiev. Et l’ex-président a affiché son soutien à Mike Johnson en le recevant ce week-end dans sa résidence de Floride.
Premiers supporters
Dans le sillage de la proposition du « speaker », certains députés ont apporté leur soutien lundi soir, comme le républicain d’Oklahoma Kevin Hern, président d’une influente commission, ou l’élu du populiste Freedom Caucus, Andy Biggs.
Une partie de l’aile droite du parti républicain reste néanmoins hostile à une nouvelle aide à Kiev, et l’aile gauche du parti démocrate dénonce de son côté la livraison d’armes américaines à Israël, qui bombarde des civils à Gaza. Mais en répartissant le projet de loi par mission, Mike Johnson peut espérer recueillir une majorité, même différente, sur chaque texte.
Pour avancer sur les plans d’aide aux pays alliés, le « président » a déjà pris soin de négocier avec la Maison Blanche. Selon le site Punchbowl News, il s’est entretenu lundi avec Joe Biden, qui milite depuis des mois pour un plan d’aide à Kiev, en insistant notamment sur le fait que l’essentiel de l’aide servira à terme à financer l’industrie de défense américaine. . Le leader de la minorité démocrate, Hakeem Jeffries, a pour sa part ouvert la porte à une « conversation sur la procédure », « si nous sommes alignés sur le fond ».
Pour obtenir une majorité sur chaque plan, Mike Johnson a tout de même laissé la porte ouverte aux amendements. Une main tendue vers les dissidents républicains, mais qui pourrait aussi fragiliser le ralliement des autres élus. Le « speaker » espère finaliser les projets discutés avec son groupe ce mardi, pour les présenter en fin de semaine. S’ils étaient adoptés, il faudrait encore qu’ils soient harmonisés avec le texte déjà adopté par le Sénat.