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L’Estonie envisage « sérieusement » d’envoyer des troupes dans l’ouest de l’Ukraine

En février, l’hypothèse d’un envoi de troupes occidentales – en l’occurrence françaises – en Ukraine évoquée par le président Macron avait suscité de nombreux commentaires et polémiques… d’autant qu’à l’époque, le gouvernement ukrainien peinait à faire voter une loi sur mobilisation militaire.

« Il n’y a pas aujourd’hui de consensus pour envoyer des troupes terrestres de manière officielle, assumée et avalisée. Mais en dynamique, rien ne doit être exclu. Nous ferons tout ce qui est nécessaire pour que la Russie ne puisse pas gagner cette guerre », a-t-il déclaré.

Peu après, le ministre des Affaires étrangères, Stéphane Séjourné, a expliqué les propos du locataire de l’Élysée. « Nous devons envisager de nouvelles actions pour soutenir l’Ukraine. Celles-ci doivent répondre à des besoins très précis, je pense notamment au déminage, au cyber, à la production d’armes sur place, sur le territoire ukrainien », a-t-il déclaré devant l’Assemblée. Et d’ajouter : « Certaines de ces actions pourraient nécessiter une présence sur le territoire ukrainien, sans franchir le seuil de la belligérance. Rien ne doit être exclu. C’était et c’est encore aujourd’hui la position du Président de la République.»

Plusieurs membres de l’Otan, parmi lesquels les États-Unis et l’Allemagne, ont catégoriquement rejeté l’idée d’envoyer leurs troupes en Ukraine. D’autres ont adopté une position plus nuancée, comme les Pays-Bas, l’Estonie et la République tchèque.

Pourtant, dans les semaines suivantes, M. Macron a régulièrement évoqué un possible déploiement de troupes terrestres en Ukraine, que la Russie n’a pas manqué d’exploiter dans le domaine de la guerre de l’information, en diffusant de fausses informations sur la présence de légionnaires du 3e régiment étranger d’infanterie. (REI) parmi les forces ukrainiennes.

« Cette fausse information est relayée par des acteurs qui bénéficiaient jusqu’à présent d’une forme de crédibilité. Je le nie», a récemment réagi via LinkedIn le général Pierre Schill, chef d’état-major de l’armée (CEMAT). « Une telle affirmation, qui s’ajoute à d’autres du même type, est une réaction aux propos du président de la République qui a évoqué ces dernières semaines l’hypothèse de l’envoi de troupes terrestres en Ukraine, car « rien ne doit être exclu », a-t-il ajouté. » a-t-il ajouté, avant d’estimer que la réaction russe montre que « le message » a été « bien reçu, ce qui est une forme de mesure d’efficacité ».

En tout cas, dans un entretien accordé début mai à l’influent hebdomadaire britannique The Economist, M. Macron a donné le sentiment d’avoir levé l’ambiguïté sur les conditions d’envoi de troupes en Ukraine. « Si les Russes devaient percer les lignes de front, s’il y avait une demande ukrainienne – ce qui n’est pas le cas aujourd’hui – nous devrions légitimement poser la question », a-t-il déclaré.

Puis, une semaine plus tard, le chef de l’Etat a remis une pièce dans la machine lors d’un dialogue sur l’Union européenne avec les utilisateurs des réseaux sociaux. A la question « allons-nous faire la guerre ? » Interrogé par l’un d’eux, il a répondu : « L’Ukraine a été attaquée par la Russie, et à un moment donné, il faudra pouvoir dissuader la Russie de continuer à avancer. En Ukraine, la souveraineté et l’intégrité territoriale de ce pays sont en jeu. Mais l’État de droit, nos règles communes, sont également en jeu. Et si on laisse faire en Ukraine, c’est la loi du plus fort. Et nous ne pouvons pas être en sécurité, cela se passe à 1 500 kilomètres de chez nous.»

« En agissant ainsi, nous perdrions nous-mêmes toute crédibilité et toute sécurité. Nous jouons donc beaucoup avec notre avenir et notre sécurité en Ukraine. (…) Il faut donc livrer plus de matériel aux Ukrainiens, mais il faut aussi dire à un moment donné si les Russes vont trop loin, nous tous Européens. Nous devons être prêts à agir pour les dissuader », a poursuivi M. Macron. « Alors non, j’espère de toutes mes forces que nous n’aurons pas à faire la guerre. Non, la France n’est pas une puissance de guerre, mais une puissance de paix », a-t-il conclu.

Pendant ce temps, alors que les forces russes semblent avancer dans le secteur de Kharkiv tout en augmentant leur pression dans le Donbass, l’idée de déployer des troupes en Ukraine fait son chemin en Estonie. Mais pas question de participer aux combats, la mission des soldats estoniens devant se limiter essentiellement à des tâches logistiques et éventuellement de formation.

En effet, Madis Roll, conseiller à la sécurité nationale du président Alar Karis, a déclaré à Breaking Defense que le gouvernement estonien discutait « sérieusement » de la possibilité de déployer des troupes dans l’ouest de l’Ukraine, afin de « soulager » les forces ukrainiennes en effectuant certaines missions liées au soutien. à leur place.

« Nous devrions examiner toutes les possibilités. Nous ne devrions pas être limités dans notre esprit quant à ce que nous pouvons faire », a soutenu M. Roll. Toutefois, a-t-il ajouté, Tallinn préférerait qu’une telle mission soit menée en collaboration avec l’OTAN, afin de « faire preuve d’une force et d’une détermination combinées plus larges ». En outre, il estime que les alliés jusqu’alors opposés à l’envoi de troupes en Ukraine pourraient changer d’avis.

Photo : archives

Eleon Lass

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