Sciences et technologies

Et si on mettait de la « peau de dauphin » sur les bateaux pour les faire naviguer plus vite ?

Ce n’est pas vous qui n’avez pas le pied marin, c’est le bateau qui n’est pas bien conçu pour aller dans l’eau. Heureusement, comme nous l’apprend un article du média en ligne New Atlas, des ingénieurs chinois ont développé un système de propulsion inspiré des créatures marines les plus élégantes, de sorte que nous sommes sur nos navires comme des poissons cétacés dans l’eau.

L’Institut de technologie et d’ingénierie des matériaux de Ningbo (province du Zhejiang, est de la Chine) vient de publier les résultats de tests menés sur une hélice de navire bioinspirée. Cet équipement, recouvert d’une peau imitant celle d’un dauphin, promet de réduire considérablement la consommation de carburant et l’empreinte carbone des grands cargos.

Le dauphin est depuis longtemps étudié pour sa capacité à déplacer facilement une grande masse musculaire. On sait aujourd’hui que sa peau est constituée de microstructures capables de s’adapter à la vitesse de l’animal, grâce aussi à la sécrétion de mucus. De cette façon, le dauphin minimise les frottements avec l’eau et peut nager sans turbulences.

C’est cette volonté de reproduire un « flux laminaire » qui a guidé l’équipe chinoise. C’est donc en s’inspirant de cette microstructure complexe que les ingénieurs ont conçu un revêtement applicable à une hélice traditionnelle : une fine couche bionique d’une épaisseur comprise entre 0,1 et 0,2 millimètres, qui imite la peau des cétacés, réduit les frottements et améliore l’efficacité de l’hélice.

La « peau de dauphin » est rentable

Le dispositif a été testé en conditions réelles sur un grand pétrolier d’un tonnage de 300 000 tonnes. Le navire a parcouru plus de 35 000 milles nautiques (environ 65 000 kilomètres) en 200 jours pour la compagnie maritime chinoise Cosco Shipping Energy.

L’hélice « peau de dauphin » permet « réduire la friction et augmenter la vitesse »Pour atteindre sa vitesse de croisière, le paquebot n’a pas eu besoin de pousser autant son moteur et a donc économisé 2 % de carburant. Cela peut paraître peu, mais cela représente une réduction de 900 tonnes d’émissions de gaz à effet de serre sur un an.

Et si l’on doutait encore de l’engagement écologique de Cosco, on peut se rassurer en se disant que cette hélice lui permettrait également de réduire sa facture annuelle de carburant de 140 000 $ (environ 128 600 €). Sachant que le coût d’installation de ce revêtement révolutionnaire est estimé à 20 000 $ (près de 18 400 €), le service comptabilité de la compagnie maritime chinoise sera le meilleur allié de la planète en la matière.

C’est en tout cas cet argument qui va peut-être nous priver d’une innovation encore plus redoutable. « La peau de dauphin bionique a une structure relativement plus simple et est plus rentable que la peau de requin bionique »explique Zeng Zhixiang, chercheur à l’Institut de technologie et d’ingénierie des matériaux de Ningbo. On imagine que les bateaux des méchants dans les films de la saga James Bond optera pour une peau de requin bionique.

L’humoriste américain Jerry Seinfeld s’est demandé pourquoi les avions n’étaient pas construits dans le même métal que les boîtes noires que l’on retrouve toujours intactes après un crash aérien. De même, on pourrait se demander pourquoi la coque entière du bateau n’est pas recouverte de cette « peau de dauphin » pour glisser sur l’eau grâce à elle. Dans tous les cas, il faudra ralentir pour éviter les baleines.

Jewel Beaujolie

I am a fashion designer in the past and I currently write in the fields of fashion, cosmetics, body care and women in general. I am interested in family matters and everything related to maternal, child and family health.
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