La comédie d’action de David Leitch, avec Ryan Gosling et Emily Blunt, est sur Canal+. Mathieu Lardot, l’homme qui tombe au bon moment, commente pour nous les poursuites, sauts et autres chutes.
Publié le 9 novembre 2024 à 19h00
Ddepuis vingt ans, il provoque des bagarres, provoque des accidents de voiture, s’énerve pour un oui ou un non. Bref, Mathieu Lardot, 39 ans, est cascadeur – et surtout, depuis 2014, coordinateur de cascades – aussi bien pour le petit que le grand écran. Dans sa vaste filmographie, il y a de grands succès intitulés Le Transporteur 3, Spectre, Jason Bourne, Mission : Impossiblee – Retombées ou même Dunkerque, par Christopher Nolan, où il se souvient avoir réussi « une torche humaine dans l’eau » plutôt chaud.
Un casse-cou professionnel donc qui s’est livré à un exercice inoffensif pour nous : regarder Le gars de l’automne. Ou la luxueuse adaptation cinématographique de l’ancienne série télévisée L’homme qui est tombé au bon moment, avec Lee Majors dans la veste de l’héroïque Colt Seavers — même si, enfant, le Frenchy de Saint-Denis préférait, de son propre aveu, Starsky et Hutch Ou L’Agence Tous Risques.
Découvrez la note et l’avis
« The Fall Guy » : la comédie d’actualité
Pour être honnête, Mathieu Lardot avait déjà (presque) vu le long-métrage réalisé par David Leitch, avec Ryan Gosling et Emily Blunt, en mai dernier. « J’y suis allé quand il est sorti, sauf que j’ai quitté la salle au bout de dix minutes, en colère, parce que je ne croyais à rien. A quoi ça sert de faire un film sur les cascadeurs si toutes les cascades se limitent à des effets spéciaux ? Seulement, ensuite, j’ai cherché des images de making-of sur Internet et là, j’ai compris que tout était vrai, les renversements de voiture sur la plage, les sauts, les chutes, mais qu’en fait c’était tellement retouché en post- production qu’il déréalise l’image, qu’il lui donne un aspect bande dessinée. »
Le scénario est improbable, c’est caricatural, mais on s’amuse.
Après cette première déception, l’heureux propriétaire d’une Lotus identique à celle de Belmondo en Flic ou voyou, à l’origine de sa vocation d’enfant, a remis la table – et trois fois encore, pour les beaux yeux de Télérama ! « Dans les cascades, l’émotion, le frisson, ce qui fait peur, qui coupe le souffle me manque toujours, mais finalement, j’aime ça. Le gars de la chute. Au troisième visionnage, j’ai vraiment trouvé que c’était génial. Le scénario est incroyable, c’est caricatural, mais on s’amuse, c’est léger, ça marche, il y a une alchimie entre les interprètes. Si je devais citer mes scènes préférées, je dirais la bagarre fluo, en boîte de nuit, avec son parti pris hyper stylisé, ou la course-poursuite finale dans le désert, où chacun se fait un film différent dans sa tête. A mon arrivée, je trouve que tout est bien exécuté. »
Mi-comédie d’action, mi-comédie romantique, cette aventure de Colt Seavers, transformé en héros d’envergure californien tout droit sorti du Barbie, l’amène à dépasser une star imbuvable (Aaron Taylor-Johnson) qui s’entête à le pousser dans l’ombre, de peur qu’il ne lui vole la vedette. « Cela aurait pu m’arriver, reconnaît Mathieu Lardot sans s’en offusquer. L’acteur est l’acteur. Et pour les cascadeurs, il n’y a pas d’Oscar. En tout cas, sur la réalisation d’un film, Le gars de l’automne est intéressant, il dévoile un peu au grand public les coulisses d’un tournage, la place de chacun et surtout les moyens mis en œuvre. Il se trouve que j’ai eu la chance de travailler pendant un mois avec Ryan Gosling, en France, sur L’homme gris, des frères Russo (disponible sur Netflix, ndlr), et c’est un gars formidable. Il est bien, il est beau, je suis fan absolue. Ce que j’ai trouvé génial, c’est la promotion qu’ils ont proposée. Le gars de la chute, des vidéos où Gosling se produit avec ses doublures et des avant-premières ponctuées de cascades en direct. C’était drôle et classe à la fois. »