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Est-il possible d’instaurer un salaire décent en France ?


Margaux Fodéré // Crédit photo : PHILIPPE HUGUEN / AFP

C’est l’une des priorités d’Antoine Armand, le nouveau ministre de l’Economie : valoriser les Français qui travaillent. Fraîchement arrivé à Bercy, il veut « faire en sorte que tous les Français qui travaillent aient un salaire décent ». L’idée s’inspire du système mis en place chez Michelin depuis avril dernier. Mais si le géant du pneumatique est parvenu à le mettre en place dans ses équipes, le généraliser à toute la France semble plus compliqué.

Pas de définition unique

D’abord, il n’existe pas de définition unique d’un salaire décent : selon l’Organisation internationale du travail, par exemple, « c’est la rémunération perçue par un travailleur pour une semaine normale de travail », qui doit lui permettre de subvenir à ses besoins essentiels et à ceux de sa famille. Chez Michelin, la définition est plus large : ce salaire doit aussi lui permettre d’avoir accès à des loisirs ou à des vacances.

Il y a une autre difficulté : le salaire décent dépend d’une multitude de critères, comme les prix de l’immobilier – le logement étant la première dépense des Français. On ne vit pas de la même manière avec 2500 euros par mois à Paris et à Limoges. Autrement dit, le salaire décent doit être pensé à l’échelle locale, plaide Delphine Lingant, députée du Puy-de-Dôme.

« Pour définir ce salaire décent, il faudra tenir compte du coût de la vie sur chaque territoire. C’est ce qu’a fait Michelin : le salaire décent de ses salariés à Paris est deux fois supérieur au SMIC, et à Clermont il est 20 % supérieur au SMIC », explique-t-elle.

Augmenter le salaire minimum ?

Selon certains économistes, la France dispose déjà d’un salaire qui devrait permettre aux travailleurs de vivre décemment avec le Smic. Faut-il alors l’augmenter ? L’expression « salaire décent » employée par le nouveau ministre de l’Economie pourrait en tout cas rouvrir le débat. Même si cette augmentation est risquée, estime l’économiste Sylvain Bersinger.

« Le problème, c’est que vous augmentez le coût du travail, donc vous réduisez l’incitation à embaucher des gens au SMIC. Sachant que le SMIC en France, si on le compare à d’autres pays, est globalement plus élevé », explique l’expert. En France, le SMIC est aujourd’hui d’environ 1 400 euros net par mois.

europe1 Fr

Eleon Lass

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