En termes de charge de travail, le vendredi est désormais semblable à n’importe quel jour du mois d’août. Plusieurs indices le prouvent. Explications.
Le vendredi serait désormais un jour disparaissant de nos calendriers professionnels. Voire même inexistant. L’affirmation est-elle absurde ? Caricatural ? Certainement pas. L’hebdomadaire Défis a récemment consacré la Une de son magazine à ce sujet. La disparition de vendredi donc. Télétravail, absentéisme, semaine de quatre jours…
37% des Français se déclarent moins motivés au travail
Les salariés disent donc au revoir au vendredi, qui serait désormais un jour pendant lequel tacitement – ne pas travailler serait la norme. A fortiori le vendredi après-midi qui est désormais le moment de la semaine où les rangs de l’open space sont les plus clairsemés… Ce vide est mesurable un peu partout. Les téléphones sonnent moins. La boîte aux lettres enregistre infiniment moins d’activité que d’habitude. Le vendredi serait donc devenu semblable à n’importe quel jour du mois d’août… mais tout au long de l’année !
Quand on lit cette note alarmiste de la Fondation Jean Jaurès – datée de 2022 – qui s’intitule ainsi : « Grave fatigue et épidémie de paresse : quand une partie des Français ont abandonné » on peut en effet se poser la question… Cette note a également été renforcée par une enquête réalisée par l’Ifop qui a révélé que 37% des Français admettent en effet sans sourciller qu’ils se sentent moins motivés qu’avant au travail ! Même constat ailleurs à Londres, dans la City, où les pubs traditionnels subissent des baisses de fréquentation le vendredi…
Les Français, champions de l’absentéisme – notamment des jeunes
Le magazine Défis cite également l’économiste Patrick Artus qui souligne : « Les salariés français se distinguent par leurs performances en matière… d’absentéisme. Chez les jeunes de moins de 35 ans, dans le privé, il a doublé depuis 2019 ! Dans ce même mouvement, la productivité par tête, la richesse créée par chaque salarié, a désormais baissé de 6 points en 4 ans.
Tout cela est lié à la fameuse guerre froide menée par les salariés – tous favorables à la flexibilité, au travail hybride, etc. – et les entreprises, qui se battent tant bien que mal pour faire de ce fameux retour au bureau une réalité ! Il existe deux catégories d’entreprises – et de managers en réalité. Ceux qui ne cherchent pas à se battre et qui suivent cette tendance du télétravail systématique le vendredi pour tout le monde…
Trains bondés dès jeudi soir
Et d’autres qui essaient cahin caha mobiliser les salariés en personne le vendredi – en organisant par exemple un rendez-vous obligatoire – peut-être pas à 19h non plus… Il ne faut pas exagérer. Ou pourquoi pas un déjeuner d’équipe. Mais c’est vrai François que dans notre pays la perception du vendredi a changé. La SNCF a également constaté que ses trains étaient désormais bondés toute la journée. Et dès jeudi soir. Ce n’est pas une surprise : quoi de plus agréable que de télétravailler dans un train ?
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