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Est-ce vraiment cette petite voiture familiale abordable ?

Il y a parfois du génie, de l’audace dans les plans produits des constructeurs automobiles. Autant pour faire rêver les clients que pour les conquérir. Mais souvent, il y a du pragmatisme. Chez Renault, depuis que la Mégane thermique et le Scénic thermique ont quitté le catalogue, il n’y a plus trace d’une petite familiale abordable.La Mégane E-Tech est bien trop petite pour être considérée comme la seule voiture du foyer, tandis que le nouveau Scénic exclusivement électrique ne convient pas à tous les usages, et que l’Austral démarre à 35 800 € et dépasse rapidement les 40 000 € pour rouler en hybride. Alors pour combler ce manque dans la raquette et trouver un héritier à l’ancien Scénic, le Losange a offert à son Captur une bonne chirurgie esthétique.

Et ce nouveau Symbioz (4,41 m, comme l’ancien Scénic court !) s’allonge de 17 cm, exclusivement au niveau du porte-à-faux arrière, pour offrir un coffre bien plus accueillant. Si la technique n’est pas originale, l’exercice est réussi car ce Symbioz ne ressemble pas à un Captur avec un sac à dosBien conçu et doté de ses propres feux, l’arrière du nouveau SUV compact de Renault n’est pas désagréable à regarder. Reste à évaluer ses capacités familiales, ce que nous avons fait pendant 15 jours et sur plus de 2 200 km au volant.

Un Symbioz bien positionné et bien motorisé

La Renault Symbioz mesure 4,41 m de long.
La Renault Symbioz mesure 4,41 m de long.© Alex Krassovsky

Première confirmation après notre découverte de la voiture il y a quelques semaines sur les routes d’Espagne, cette Symbioz est une voiture agréable à conduire. Son gabarit raisonnable, à peine plus long qu’une Golf (4,39 m), la rend pratique en ville où il est facile de se garer.. Si nous n’avions pas rencontré un bug avec la caméra de recul qui se fige plusieurs fois alors que la voiture roule – attention à ne pas se faire surprendre ! – tout se serait bien passé. De plus, la conduite de la Symbioz plaira à ceux qui y prêteront attention. Ne la confondez pas avec une bonne berline, mais ses mouvements de caisse sont contenus et sa direction offre une bonne cohérence.Les pneus mixtes livrés de série avec le pack « extended grip » (400 € et des jantes de 18 pouces en remplacement des 19), qui optimisent la motricité sur route glissante de cette traction pure et simple, ne sont pas des plus efficaces sur sol mouillé. On apprécierait plus de confort de la part des suspensions, notamment à basse vitesse, mais comparé aux monospaces traditionnels, plus patauds, ce Symbioz prend le dessus.

Le nouveau Renault Symbioz est très similaire au Captur... jusqu'au coffre.
Le nouveau Renault Symbioz est très similaire au Captur… jusqu’au coffre.© Alex Krassovsky

Et on s’y retrouve également au niveau comptable avec un moteur hybride unique E-Tech de 145 ch qui se révèle particulièrement économique.Connue depuis quatre ans chez Renault, cette chaîne hybride non rechargeable reste parmi les plus agréables du moment. La batterie de type power permet de rouler très souvent en électrique malgré sa capacité réduite (1,2 kWh). Ensuite, les démarrages du 4 cylindres 1.6 thermique sont assez transparents et les quelques à-coups dans les tours dus à la boîte d’origine à seulement 4 rapports sont vite oubliés au moment de faire le plein. Après plus de 2 200 km de parcours mêlant autoroute, campagne et ville, nous n’avons consommé que 5,2 l/100 kmEn conduite quotidienne en ville, il n’est pas difficile de descendre en dessous de 4,5 l/100 km.

Pour vivre, on est loin du vieux Scénic !

A conduire et à « nourrir », le Symbioz vaut tous les petits monospaces. Mais à vivre, on ne peut pas en dire autant. Renault a beau avoir utilisé un maximum de petits jokers, ce gros Captur ne fait pas de miracles. S’il conserve une bonne partie des dimensions du « petit » Captur, l’habitacle n’est évidemment pas plus accueillant. Pour le conducteur, il faut donc accepter une plage de réglage moindre que dans l’ancien Scénic.Les personnes de grande taille se sentiront peut-être un peu à l’étroit derrière le volant, d’autant que le Symbioz ne mesure que 1,80 m de large. C’est 7 cm de moins que l’ancien Scénic thermique, ce qui se ressent immédiatement à bord. Nos mesures en cabine le confirment : l’espace aux coudes est réduit d’une dizaine de centimètres, à l’avant comme à l’arrière.

Intérieur de la nouvelle Renault Symbioz. © Alex KrassovskyIntérieur de l'ancien Renault Scenic thermique. © Alex Krassovsky

De plus, il y a moins d’espace de stockage qu’avant. Certes, la console centrale flottante accueille le smartphone en dessous et préserve un vide-poches devant le levier de boîte automatique, mais on est loin de l’ancien Scénic et son accoudoir central coulissant accueille sans problème deux grandes bouteilles d’eau.. Et ne comptez pas sur les bacs de portes pour les recevoir, ils sont tout simplement moyens. Sur la banquette, n’espérez pas non plus loger trois enfants, ce que permettait, avec un brin de bonne volonté, le Scénic 4. Qui affichait en outre un empattement plus long de 9 cm (2,73 m). Les poignées de maintien au plafond et les plateaux de siège ont évidemment disparu.Comme pour compenser, le Symbioz propose l’option Solar Bay (1 500 €), un toit en verre que l’on peut rendre opaque si besoin, même si cela ne résoudra pas tous les problèmes.

Coffre du nouveau Renault Symbioz.
Coffre du nouveau Renault Symbioz.© Alex Krassovsky

Enfin, le coffre du Symbioz pourrait être plus grand que celui du Captur, Les heureux propriétaires de Scénic ne trouveront pas leur bonheur. Plus courte, moins large, la soute du Symbioz n’est pas aussi pratique que celle de l’ancien monospace. Le seuil de chargement est situé 7 cm plus haut (76 cm au lieu de 69), ce qui ne facilite pas le chargement. Enfin, sachez qu’à bord du Symbioz, cocher l’option roue de secours à 200 € protège certainement du spray anti-crevaison, mais empiète aussi sérieusement sur le coffre, puisque cette fameuse roue de secours est logée dans le double fond. Le retirer ne change rien, car le système de fixation de la roue est immobile…

Conclusion

Après avoir sonné la retraite de deux modèles thermiques destinés aux petites familles en quête de voitures pragmatiques, Renault s’est retrouvé contraint de dégainer un grand Captur. Objectivement, ce Symbioz, agréable à conduire et frugal à la pompe, fait le job. Mais penser que sa poupe allongée de 17 cm et sa banquette coulissante en feraient la voiture familiale idéale serait une erreur.. Moins intelligent et spacieux qu’un ancien Scénic sans être fondamentalement plus court, il pourrait décevoir ceux qui recherchent une vraie voiture pour vivre. À 34 900 €, il n’est même pas le moins cher des SUV hybrides de Renault puisque l’Arkana (4,57 m), équipé du même moteur, démarre 1 000 € moins cher.

Ray Richard

Head of technical department in some websites, I have been in the field of electronic journalism for 12 years and I am interested in travel, trips and discovering the world of technology.
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