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« Essaouira Investor Day » : un coup de pouce pour l’investissement privé dans les régions


Le wali de Marrakech-SafiFarid Chourak, a donné le ton de la journée en appelant à faire le point sur les initiatives d’investissement dans la région et à identifier celles qui peuvent décoller, tout en invitant à relever le niveau d’innovation. « Le rendez-vous est donc pris pour le lendemain », a indiqué le responsable. « Essaouira a affiché cette année le taux de réussite le plus élevé au baccalauréat (97,7%), notre souhait est de retenir ces jeunes dans leur territoire avec ses caractéristiques de vivre ensemble et de tolérance », a relevé le responsable.

« C’est un moment historique pour Essaouira. La ville va franchir aujourd’hui un seuil décisif. Cet événement n’est pas un exercice local, c’est tout le Maroc. Nous sommes leaders à travers notre capital immatériel, à travers le leadership qui est le nôtre, autour de Sa Majesté le Roi qui a tracé une feuille de route pour chacun d’entre nous, celle de tous les défis, notamment des victoires qui sont les nôtres aujourd’hui, là où tous les autres ont échoué. » Tels sont les mots d’André Azoulay, Conseiller de SM le Roi, qui n’a pas caché sa fierté d’accueillir un tel événement dans sa chère ville, Essaouira.

Essaouira : 408 millions de dirhams pour la réhabilitation de la route nationale N1

M. Azoulay a ensuite remercié la Société Financière Internationale (IFC) qui soutient le projet de régionalisation avancée au Maroc. « Je remercie l’IFC de poursuivre un chemin qui a commencé à Marrakech, s’est poursuivi à Guelmim et arrive maintenant à Essaouira, dans une démarche qui se veut globale ». C’est donc dans cette logique qu’a été conçu l’évènement « Investor Day Essaouira » placé sous le thème « Investir dans le Maroc des régions ».

Organisé par le Centre Régional d’Investissement (CRI) de la région Marrakech-Safi et l’IFC, cet événement s’inscrit dans le cadre des efforts visant à promouvoir un développement socio-économique compétitif et durable dans les régions du pays. Les propos du Conseiller de SM le Roi ont reflété ses ambitions pour la ville et la région et sa détermination à accélérer le développement pour le bien-être des citoyens. « Pour ces bacheliers qui ont fait la fierté de la ville, nous devons préparer un avenir meilleur. Nous voulons qu’ils restent sur leur territoire natal », a déclaré M. Azoulay. Et dans le sens de la réalisation de ces ambitions, les progrès sont déjà palpables sur le terrain. « Pour la première fois de son histoire récente, la ville d’Essaouira parle en milliards, avec des investissements de 6 à 7 milliards de dirhams déjà signés et confirmés. Elle prévoit également, à court et moyen terme, des investissements de 10 milliards de dirhams, accompagnés de la création de 6.000 à 7.000 emplois directs et environ 20.000 emplois indirects », a relevé M. Azoulay. Il a ajouté que ces chiffres représentent un changement important qui revitalisera la ville et insufflera un nouveau souffle à sa renaissance.

Rappelant que la culture, très présente dans la cité du vent, est un véritable vecteur de création de richesse économique, Abdelali Doumou, membre du Conseil régional, a cité l’expérience d’Essaouira qui illustre parfaitement comment maximiser l’attractivité en intégrant les atouts géographiques, le savoir-faire culturel des populations locales et une gouvernance institutionnelle solide. Et de souligner que la région soutient cette dynamique à travers le Plan de développement régional Marrakech-Safi (PDR), qui concentre ses efforts sur trois axes principaux, à savoir l’eau, la promotion de l’économie territoriale et la connectivité, aussi bien en termes d’infrastructures que de numérique.

Dans ce contexte, M. Doumou a relevé que le PDR prévoit un investissement de près de 2 milliards de dirhams pour Essaouira, dont une part importante est dédiée à des projets tels que la création de la Cité des Arts et de la Culture, la construction d’une zone d’activités économiques, l’aménagement de la route côtière, ainsi que la gestion des questions liées à l’eau et l’aménagement de la forêt urbaine et du littoral. Il a toutefois appelé à accroître l’investissement conformément à la vocation territoriale. « L’investissement public des collectivités locales, dans sa globalité, constitue 6% de l’investissement public global. Et 94% reste géré de manière centralisée. Les politiques publiques restent sectorielles et manquent de synchronisation spatiale et temporelle. Aussi, l’allocation des ressources aux collectivités locales doit répondre à leur vocation. Et là, je pense que la Charte d’investissement, qui est une véritable avancée, doit intégrer cette notion de vocation en plus du zonage territorial », a expliqué M. Doumou.

Prenant la parole à son tour, le Directeur Régional de l’IFC pour l’Afrique du Nord et la Corne de l’Afrique, Cheick-Oumar Sylla, a salué la vision éclairée de SM le Roi Mohammed VI, ainsi que l’engagement soutenu du gouvernement marocain pour assurer la mise en œuvre réussie du projet de régionalisation avancée, ajoutant que le « Royaume occupe une place de choix dans la politique de développement de l’IFC ». Dans la foulée, il a mis en avant le modèle unique d’Essaouira, qui allie patrimoine culturel, potentiel économique et initiatives de développement durable, notant que la ville incarne un exemple emblématique de la manière dont une approche intégrée peut transformer les défis en opportunités, en mettant en valeur ses atouts culturels et géographiques, tout en renforçant les capacités institutionnelles et en attirant les investissements.

Signature de six protocoles d’accord pour plus de 1,1 milliard de DH d’investissement

Six mémorandums d’entente (MoU) relatifs à des projets d’investissement d’un montant total de 1,135 milliard de dirhams ont été signés, mardi à Essaouira, en marge de la réunion « Investor Day ».

• Le premier MoU porte sur la création d’une unité de fabrication d’équipements et de dispositifs médicaux par le Groupe Conmedic, avec un investissement de 314 millions de dirhams (MDH), et prévoit la création de 224 emplois.

• Le deuxième MoU concerne la Société Mogador Pharma, qui investira 300 MDH dans la construction d’une usine dédiée à la production de produits pharmaceutiques, de dispositifs médicaux et de compléments alimentaires, avec la prévision de générer 200 emplois.

• Quant au troisième MoU, il a été signé avec la Société GIGALAB qui s’est engagée à investir 120 MDH pour la création d’une usine de production de tests et d’assemblage d’équipements de laboratoire, un projet qui devrait créer 185 emplois.

• Le quatrième MoU concerne la société Gold Cosmetic SARL, qui investira 51 millions de dirhams (MDH) pour mettre en place une usine de valorisation de plantes aromatiques et médicinales à usage cosmétique, sanitaire et pharmaceutique, créant ainsi 70 emplois.

• Le cinquième MoU, signé avec la société LC2A, porte sur un projet intégré de laboratoires spécialisés de biologie médicale et d’analyses antidopage, avec un investissement de 300 MDH, prévoyant la création de quelque 140 emplois.

• Enfin, le sixième MoU a été signé avec la société EMove Véhicules (eMVC), qui investira 50 MDH pour créer une unité industrielle de fabrication de véhicules électriques. Ce projet devrait générer quelque 69 emplois.

Signature d’une convention relative à la zone d’activité économique « Douar Laârab »

Ce projet, qui s’étend sur une superficie de 22 hectares, prévoit la création de 150 lots, dont 13 d’une superficie de 5 000 m² chacun. Il intégrera également une ceinture verte, un aménagement paysager innovant qui contribuera à la promotion de la qualité environnementale de la Zone, tout en renforçant son attrait esthétique et sa fonctionnalité urbaine. La Zone d’Activités Economiques (ZAE) est spécifiquement conçue pour répondre aux exigences des activités économiques existantes, en offrant des solutions foncières parfaitement adaptées pour un développement rapide et efficace. Ce projet soutiendra activement plusieurs filières de production stratégiques, visant à stimuler l’innovation et la compétitivité dans des domaines prometteurs, tels que la valorisation de l’arganier, des produits de la mer, des produits du terroir, de l’ébénisterie et des matériaux de construction. Il englobera également d’autres secteurs d’activité essentiels, notamment la cosmétologie, l’industrie pharmaceutique, les énergies renouvelables, ainsi que la chimie, la parachimie et les industries créatives.

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Gérard Truchon

An experienced journalist in internal and global political affairs, she tackles political issues from all sides
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