Des pluies torrentielles ont provoqué de terribles inondations dans une grande partie du sud et de l’est de l’Espagne, de Malaga à Valence. Des torrents de boue d’une puissance incroyable ont envahi les rues de plusieurs villes. Les routes, les commerces et les maisons ont été submergés par les eaux. Les ponts ont cédé sous la pression. Un train à grande vitesse avec près de 300 personnes à son bord a déraillé sans faire de blessés. Le bilan provisoire de ces intempéries est néanmoins déjà extrêmement lourd : au moins 72 personnes sont mortes et on compte également d’innombrables blessés. Une situation sans précédent selon les services d’urgence qui tentent de retrouver les personnes disparues dans des communautés dévastées. Les dégâts sont considérables et de nombreux villages restent coupés du monde. Une cellule de crise a été activée et plus d’un millier de militaires sont déployés.
« Hier, notre pays a été frappé par la pire dépression depuis un siècle », a déclaré le Premier ministre espagnol Pedro Sanchez, avant d’appeler les habitants à la vigilance. « Nous ne pouvons pas considérer que cet épisode dévastateur est terminé (…) Nous ne vous laisserons pas seuls. Nous utiliserons tous les moyens nécessaires pour gérer cette tragédie », a-t-il ajouté. Face à la catastrophe, l’Union européenne a indiqué qu’elle était « prête à aider ».
A l’origine de ces inondations, le phénomène de « goutte froide » et une Méditerranée plus chaude. Avec le réchauffement climatique, la mer se réchauffe, mais l’air aussi. De ce fait, elle contient plus d’eau et les précipitations y sont beaucoup plus intenses. Les scientifiques préviennent que les phénomènes météorologiques extrêmes, tels que les vagues de chaleur et les tempêtes, deviennent plus fréquents, plus durables et plus intenses en raison du changement climatique.
En France, ces images rappellent les pluies torrentielles qui se sont abattues sur l’Ardèche, la Haute-Loire, la Loire et le Rhône il y a deux semaines. Même si les intempéries n’ont fait aucune victime, elles ont causé des dégâts importants et les habitants restent très choqués. À Annonay, commune qui a connu la plus grande inondation de son histoire, la municipalité réfléchit désormais à la suite à donner. Pointant les effets du réchauffement climatique, mais aussi des décennies d’une politique d’imperméabilisation et d’artificialisation des sols, le maire défend la « renaturation », c’est-à-dire déconstruire pour laisser plus d’espace au fleuve sur certains secteurs. « Il faut s’adapter au fleuve » explique l’élu soutenu par le syndicat Trois-Rivières qui gère les cours d’eau.
Mais comment s’adapter ? Nous avons rencontré des maires qui tentent de mettre en œuvre
développements dans leurs communautés. Canicules, sécheresses, incendies, inondations… Quels sont les risques auxquels les Français doivent se préparer d’ici 2050 ? Dans son livre France 2050. RCP8.5, le scénario sombre du climat, le journaliste Marc Lomazzi demandait aux experts ce qui arriverait à notre pays si rien n’était fait pour limiter le réchauffement des températures.
Les experts :
– Frédéric DENHEZ – Journaliste spécialisé dans les questions environnementales
– Emma HAZIZA – Hydrologue – Docteur de l’Ecole des Mines
– Chloé NABÉDIAN – Journaliste spécialisée sur les questions climatiques
– Philippe DESSERTINE – Directeur de l’Institut de Haute Finance, auteur de Le grand changement