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Espace. Un satellite franco-chinois pour mieux comprendre l’histoire de l’univers

C’est un symbole de la coopération spatiale entre la France et la Chine. Le satellite SVOM a décollé samedi à bord d’une fusée chinoise Longue Marche 2-C depuis la base spatiale de Xichang, dans le sud-ouest de la Chine, pour étudier les sursauts gamma, des éclairs de lumière provenant des confins de l’univers.

Découvertes par des satellites espions américains en 1967, ces traces des explosions les plus puissantes de l’univers pourraient nous aider à en savoir plus sur son histoire et le processus chimique par lequel les premières étoiles sont apparues.

Mais ces éclairs sont si fugaces – de moins de deux secondes à quelques minutes – que les astronomes peinent à les observer. L’explosion la plus lointaine identifiée à ce jour s’est produite seulement 630 millions d’années après le Big Bang, soit 5 % de l’âge actuel de l’Univers.

Placé en orbite à 625 km d’altitude, SVOM aura donc pour mission d’identifier ces éclairs lumineux. Au sol, une équipe de scientifiques disposera à chaque fois de cinq minutes pour déclencher un réseau de télescopes qui s’aligneront précisément sur l’axe de la source du sursaut pour des observations plus précises.

Instrument clé de la mission

Fruit de la collaboration entre le Cnes (Centre national d’études spatiales) et le CNSA, l’agence spatiale chinoise, SVOM embarque deux instruments de mesure chinois et deux instruments de mesure français, dont le télescope ECLAIRs, instrument clé de la mission. Désiré par Jacques Chirac, l’accord de coopération spatiale stratégique entre la France et la Chine a été signé en 1997. Il est entré dans une phase active en 2014, avec le lancement des missions SVOM et CFOSAT. Mis en orbite en octobre 2018, le satellite d’océanographie CFOSAT observe les vents et les vagues à la surface des océans pour améliorer les prévisions météorologiques maritimes.

Sans être rare, la coopération spatiale Chine-Occident n’est pas si fréquente. D’autant plus que Washington a interdit à la NASA toute collaboration avec Pékin dans l’espace en 2011. « Les inquiétudes américaines concernant les transferts de technologies ont contribué à ralentir les collaborations entre ses alliés et les Chinois », note Jonathan McDowell, astronome au Harvard-Smithsonian Center for Astrophysics, dans les États Unis.

La première collaboration franco-chinoise dans le domaine de l’exploration planétaire a eu lieu le 3 mai avec le lancement de la sonde chinoise Cheng’e 6, qui est en train de revenir sur Terre après avoir collecté 2 kg d’échantillons de la face cachée de la Terre. la lune. Elle embarque DORN, un instrument français dédié à la mesure du radon.

William Dupuy

Independent political analyst working in this field for 14 years, I analyze political events from a different angle.
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