Des peines allant jusqu’à cinq ans de prison ont été prononcées ce vendredi soir par les magistrats du tribunal judiciaire de Bobigny contre cinq personnes reconnues coupables de leur participation à une arnaque exceptionnelle aux chèques cadeaux. Une arnaque qui a fonctionné entre mai 2021 et juillet 2022.
En résumé, en se faisant passer pour des collectivités comme la Société du Grand Paris, les escrocs avaient commandé une quantité astronomique de chèques cadeaux et autres cadeaux auprès d’entreprises. Le paiement ayant été retardé, au moment où la tromperie a été découverte, il était trop tard et les marchandises avaient déjà été récupérées. Bilan : sept entreprises mystifiées et des dégâts estimés à 1,34 million d’euros.
À chaque fois, les fraudeurs créaient une adresse email proche de celle de la communauté concernée, envoyaient une lettre standard et harcelaient leur cible. Pour recevoir les produits, les escrocs faisaient tout remettre sur la voie publique, notamment dans le quartier de la Goutte-d’Or à Paris (XVIIIe siècle) ou dans une zone industrielle de Stains (Seine-Saint-Denis).
Un seul condamné est incarcéré
A la tête de cette arnaque, deux frères. Rachid C., 34 ans, a été condamné à cinq ans de prison, dont deux avec sursis. Même s’il est récidiviste, il échappe à la prison et bénéficiera d’un aménagement. « La justice s’est répartie les responsabilités dans cette affaire », se réjouit son avocat Maxime Serverian. Les magistrats ont tenu compte de la gravité des faits mais aussi de la personnalité de mon client qui a su démontrer sa capacité à se réinsérer.
Khaled, le frère de Rachid, est toujours en détention. Il a écopé de cinq peines, dont 18 mois avec sursis. Armel L., qui avait notamment récupéré la marchandise en se faisant passer pour un agent de sécurité, a été condamné à 18 mois de prison, dont six avec sursis et mise à l’épreuve. Une phrase flexible.
Deux autres personnes soupçonnées d’avoir transmis les chèques cadeaux s’en sont tirées avec sursis. Dans tous les cas, chacun devra rembourser les sept parties civiles.