La médaillée d’argent française revient sur sa journée folle et riche en émotions, conclue par une finale perdue en mort subite.
En finale, vous avez démarré sur les chapeaux de roues avant que le match ne se retourne et que vous meniez 7-1. Que s’est-il passé ?
Auriane Mallo-Breton. Je pense que c’était trop facile et, du coup, je n’ai plus été assez vigilante pendant qu’elle restait dans son truc, saisissant toutes les opportunités. Je me suis peut-être un peu trop impliquée dans la gestion. C’est le jeu… Après, il faut voir la journée dans son ensemble. Elle peut s’arrêter tout de suite pour moi, donc il faut relativiser.
Quel sentiment prédomine ? La déception de ne pas avoir remporté l’or ou la satisfaction de terminer avec une médaille ?
La déception de ne pas avoir gagné, parce que je voulais chanter La Marseillaise dans ce lieu incroyable. Mais ce n’est que partie remise. Mardi avec les filles, ce sera l’objectif. Et puis, c’est quand même une médaille olympique au Grand Palais. Ça aurait pu être plus beau, c’est sûr, mais je vais quand même en profiter. Même si je ne m’en rends pas encore compte. À part le fait que la médaille est très très belle. Je ne sais pas quand je m’en rendrai compte. Je ne sais pas non plus si je pourrai dormir cette nuit…
Aviez-vous un plan contre cette femme de Hong Kong que vous n’aviez jamais battue ?
Oui. Et ça a plutôt bien marché. C’est juste que je n’ai pas tenu jusqu’au bout. Tout rentrait au début et après je voulais finir trop vite, je devenais un peu facile et ça me faisait douter.
« La finale ne s’est pas terminée comme nous le souhaitions, mais j’ai quand même ramené une médaille à la maison. »
La journée a été très intense…
Ah oui ! Demain je ne pourrai plus marcher. Les kiné devront me remettre sur pied d’ici mardi. Mais j’ai vécu des émotions incroyables avec une foule de folie, tout cela dans ce cadre fabuleux… Et sous les yeux de mon fils. J’espère qu’il sera toujours fier de sa maman. (Plus tard, après l’avoir vu) Mon fils, c’est ma force. Quand il est venu me dire « bravo maman » et me faire un bisou, j’ai craqué. C’était l’objectif, quand je suis tombée enceinte, de l’emmener au Grand Palais. Et on repart avec une médaille. Et peut-être, j’espère, une deuxième avec les filles mardi.
Avec un premier tour où vous avez frôlé la catastrophe.
C’est ça qu’on appelle entrer dans la compétition ! J’étais un petit bras mais, grâce au public, j’ai réussi à renverser la tendance. C’est pour ça qu’il faut relativiser. La finale ne s’est pas terminée comme on le souhaitait mais j’ai quand même ramené une médaille.
Mené 5-0 lors de ce premier tour, vous aviez fait poser un ruban adhésif blanc pour vous protéger des reflets. Vous ne l’avez jamais enlevé ensuite, c’était devenu votre porte-bonheur ?
Exactement ? Je ne voulais plus l’enlever. On ne change pas quelque chose qui fonctionne (elle rit). Et il n’a pas manqué grand chose… On verra si je le garde pour l’épreuve par équipe. Je n’y ai pas encore pensé.
Que vous a dit Emmanuel Macron après votre tribune ?
Pour ne rien regretter, j’avais fait une belle compétition.