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Eric Coquerel « veut transformer complètement ce budget »

Le président de la commission des finances de l’Assemblée prévient le gouvernement : s’il « passe en force, il y aura une motion de censure »

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Éric Coquerel, président de la commission des finances de l'Assemblée nationale, invité du 20h30 de franceinfo du lundi 9 septembre 2024 (FRANCEINFO / RADIOFRANCE)

Eric Coquerel, président de la commission des finances de l’Assemblée nationale, « espère que nous pourrons transformer complètement ce budget » 2025, mais si le gouvernement « veut faire passer le 49-3, il y aura une motion de censure »prévient-il sur franceinfo ce lundi 9 septembre. En 2023, le budget pour l’année 2024 avait été adopté grâce au recours à plusieurs 49.3 par la Première ministre de l’époque, Élisabeth Borne.

Le député Insoumis de Seine-Saint-Denis critique l’orientation donnée au budget 2025 par les deux ministres démissionnaires Thomas Cazenave et Bruno Le Maire, respectivement chargés des Comptes publics et de l’Economie. « Ils ont préparé un budget qui poursuit la même politique d’approvisionnement, de compétitivité et d’austérité que celle souhaitée par M. Macron. »il regrette. « L’austérité engendre l’austérité »il dit.

Bercy vient d’annoncer qu’il fallait trouver entre 25 et 30 milliards d’économies supplémentaires par rapport à ce qui avait été annoncé précédemment. Une conséquence, pour le président de la commission des Finances, de la politique menée par Emmanuel Macron faite de « cadeaux fiscaux aux plus riches, et notamment aux détenteurs de capitaux » Et « Cela coûte au pays 70 milliards d’euros par an. Il n’y a pas une seule étude, y compris de France Stratégie qui est directement sous l’égide de Matignon, qui montre que cette politique d’offre et de compétitivité fonctionne, pas une seule. »il assure.

Selon Eric Coquerel, plusieurs solutions sont possibles pour réduire le déficit sans entrer dans une politique d’austérité, notamment en augmentant également les recettes de l’État, et pas seulement en réduisant les dépenses. La première piste avancée par le député, « Si vous augmentez les salaires, vous avez plus de cotisations, vous avez plus de recettes fiscales ».

Deuxième piste, « une plus grande justice fiscale », « c’est-à-dire inverser tous les cadeaux qui ont été faits au capital, notamment avec la suppression de l’ISF et la mise en place de ce bouclier social pour le capital qu’est la Flat Tax »Selon lui, revenir sur ces deux mesures peut « rapporter des dizaines de milliards d’euros ». De plus, « La France est le pays champion européen en termes de dividendes versés, et cela veut dire que de plus en plus de richesses vont vers le capital non investi, celui des dividendes ».

Troisième piste, « Il s’agit de mettre un terme aux dépenses fiscales inutiles »comme le « Une aide inconditionnelle aux entreprises »qui atteignent « 211 milliards d’euros au total par an ». « Il faut arrêter les aides aux entreprises qui versent des dividendes »lance l’Insoumis, qui pointe notamment du doigt le crédit d’impôt recherche, « ce qui ne fonctionne pas bien, favorise les grandes entreprises y compris celles qui licencient des postes de recherche comme Sanofi ». C’est, selon lui, « un gisement qui pourrait rapporter 50 milliards par an. »

Pour Eric Coquerel, cela explique « échec » de la politique budgétaire et fiscale du camp présidentiel est donc qu’elle « réduire drastiquement les dépenses publiques »mais « Qu’il ne touche qu’à ça »lequel « provoque le déficit ». Il est donc nécessaire « toucher à tout ce qui coûte trop cher à l’État en termes de dépenses fiscales et qui profite aux plus riches »résume le député. « Il faut comprendre une chose à propos de ce qu’est le macronisme : en 2017, les 500 personnes les plus riches de ce pays possédaient 20 % des richesses, aujourd’hui elles possèdent 45 % du PIB. »conclut-il.

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Gérard Truchon

An experienced journalist in internal and global political affairs, she tackles political issues from all sides
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