Eric Ciotti, le président contesté du parti Les Républicains après son alliance avec le Rassemblement national, a annoncé samedi lors de sa rentrée politique vouloir transformer LR en Union de la droite pour la République (UDR), tout en restant flou sur ses contours. Après avoir dynamité sa famille politique en juin en brisant le cordon sanitaire que les héritiers du gaullisme ont toujours entretenu avec l’extrême droite, le député est arrivé au son du tube « Je survivrai » devant quelque 3.000 partisans, selon les organisateurs, réunis à Levens, dans son fief des Alpes-Maritimes.
« Je ne démissionne pas des Républicains, nous créons un nouveau parti politique »
Estimant que « la marque Les Républicains est désormais dépassée, décrédibilisée par ses défaites, ses contradictions, son manque de courage », il a proposé « de reconstruire (sa) famille politique », expliquant que « l’Union de la droite pour la République sera ce grand parti de droite ». « Les Républicains changent. L’esprit des Républicains, en tout cas celui que j’ai porté, n’est pas mort. Il change, il se reconstruit, il se réinvente. C’est une forme de renaissance aujourd’hui », a-t-il insisté après coup lors d’un point de presse.
« Je ne démissionne pas des Républicains, nous créons un nouveau parti politique », a-t-il ajouté, balayant les questions sur sa capacité à décider seul de transformer ainsi LR, alors que les dirigeants des Républicains ont déjà tenté en vain à trois reprises de l’exclure et attendent désormais que la justice se prononce à nouveau le 14 octobre. Dans son discours d’environ une heure, il a souligné qu’avec l’Union de la droite pour la République, c’est à ses yeux la « renaissance de l’UDR », ce « vaste mouvement populaire… voulu par le général de Gaulle face au péril de Mai 68 ». A l’époque, l’acronyme UDR signifiait Union pour la défense de la République puis est devenu Union des démocrates pour la République.
Esquissant ce qu’il appelle les « 10 fléaux du ‘En même temps' » de la « Macronie », il a proposé des « mesures inédites et fortes » : « la démocratie directe avec des référendums réguliers comme en Suisse », « la fin du droit du sol et de la préférence nationale pour sortir de l’immigration de masse », l’interdiction du « voile pour les mineures dans l’espace public », la « fin de la loi SRU », qui oblige les communes à avoir un quota de logements sociaux, qualifiant son projet de « renaissance française ».
Il a également évoqué son intention de briguer la mairie de Nice face à son ennemi politique numéro un : le maire d’Horizons, Christian Estrosi, qu’il décrit comme un « pharaon de béton » qui « dépense sans compter alors que les Niçois paient la facture ». « Je me prépare chaque minute, chaque seconde pour relever le défi du renouveau de Nice », a-t-il déclaré.
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