Engagé dans un bras de fer avec les dirigeants de son parti, qui veulent l’exclure, le président des Républicains s’appuie sur la base pour tenter de gagner le rapport de force.
Éric Ciotti joue la carte activiste. Quelques heures avant la convocation d’un bureau politique, organisé ce mercredi après-midi par les dirigeants de la droite pour le renverser, le patron des Républicains s’est adressé directement aux adhérents LR dans un mail. « Dans ce combat, je veux que votre voix soit entendue et respectée, et qu’elle cesse d’être caricaturée et ignorée »il a écrit, après son choix contesté de faire «alliance avec le Rassemblement National» lors des élections législatives anticipées des 30 juin et 7 juillet.
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Les dirigeants de son camp lui reprochent notamment d’avoir pris sa décision seul, sans consulter ni prévenir au préalable la base ou les poids lourds. « Il faut absolument le vote des militants », a réclamé Xavier Bertrand, patron LR des Hauts-de-France. Quelques minutes avant que le bureau politique ne décide »à l’unanimité» d’exclure le président du parti… Qui conteste fermement cette manœuvre « illégal ». Pour légitimer sa position, Éric Ciotti a lancé une pétition en ligne pour soutenir « le rassemblement des droits ». Qui aurait déjà récolté plus de « 10 000 signatures »comme il le prétendait sur son compte X.
A son poste, le député des Alpes-Maritimes a également justifié la nécessité d’un syndicat face à « l’alliance indécente des nouveaux Nupes soumis à La France insoumise et ouverte même aux fanatiques du NPA ». A moins de vingt jours du scrutin, les forces de gauche PS/PCF/EELV/LFI ont en effet décidé de repartir main dans la main sous la nouvelle bannière du « Front populaire ».
La décision d’Eric Ciotti, qui a placé son parti au bord de l’implosion, n’est cependant pas totalement rejetée par la base, selon la dernière vague de notre enquête Odoxa-Backbone Consulting pour Le Figaro . La moitié (50%) des sympathisants de droite approuvent en effet l’hypothèse d’un pacte avec les nationalistes, qui ne présenteraient pas de candidats face à ceux d’Eric Ciotti dans plusieurs circonscriptions.