« Eric Ciotti a semblé sous-estimer la clameur de ceux qui veulent que la droite reste la droite »
toiUne élection ne dépend pas toujours de la qualité d’une campagne. C’est la leçon qu’ont voulu tirer les dirigeants du parti Les Républicains (LR) suite au score de 7,3% obtenu par la liste menée par François-Xavier Bellamy, qui a finalement eu plus de facilité à y parvenir. parler de ses cascades télévisées ainsi que de ses propositions pour l’Union européenne.
N’ayant pas réussi en 2019 à éloigner le débat public de l’alternative entre souverainisme et intégration européenne, il a été tout aussi inaudible lors des élections du 9 juin, sciemment polarisées autour du duel entre Emmanuel Macron et le RN. Tout en sauvant les meubles, la liste LR perd deux députés européens et, avec deux sortants pour quatre novices, se trouve encore plus marginalisée dans un Parti populaire européen (PPE) pourtant renforcé et dont elle ne soutient pas le candidat à la présidence de la Commission européenne. , la sortante Ursula von der Leyen.
Vieux et retraité, aisé financièrement, catholique pratiquant, l’électorat LR s’est réduit depuis 2019 à un noyau sociologiquement homogène, avec un point bas inférieur à 10 % le condamnant au statut de parti mineur. Lors de ces élections européennes, le retour des électeurs de droite qui ont préféré Emmanuel Macron à Valérie Pécresse lors de la présidentielle de 2022 a à peine compensé le départ d’autres sympathisants LR vers l’extrême droite lepéniste ou zemmourienne.
L’assurance presque naïve dont semblaient faire preuve les dirigeants de la droite en mettant en avant le sérieux et la compétence de leur tête de liste, leur bilan au Parlement européen et leur appartenance au PPE est la réminiscence d’une époque où l’Union pour un mouvement populaire avait une place garantie dans le système politique français et n’avait pas à reconquérir des pans entiers de l’électorat.
Réponses cosmétiques
La présentation de personnalités de la société civile aux postes éligibles – un agriculteur (Céline Imart)un général (Christophe Gomart)médecin (Laurent Castillo) –, comme l’avait été en son temps François-Xavier Bellamy (ancien professeur de philosophie), est avant tout le signe d’une incompréhension des nouvelles attentes générées dans l’électorat par le bouleversement macroniste de 2017. Elles apparaissent comme des réponses cosmétiques à la brutale déclin que le parti a connu ces dernières années.
Les Républicains misent, depuis un an, sur le lent travail de rénovation programmatique mené par le désormais ex-eurodéputé Geoffroy Didier. Mais les conclusions se font attendre depuis longtemps pour un processus désormais courant dans un parti qui se « reconstruit » tous les cinq ans sans que cela produise de résultats, puisque les candidats à l’élection présidentielle ont toujours le dernier mot dans la famille post-gaulliste.
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