Bien qu’aucune contamination n’ait été signalée en France, plusieurs cas devraient apparaître dans le pays et en Europe dans les prochaines semaines.
L’inquiétude grandit quant au risque d’épidémie de Mpox, aussi appelé variole du singe, depuis que l’Organisation mondiale de la santé (OMS) a décrété « l’urgence de santé publique de portée internationale » le 14 août 2024. Pour l’heure, « aucune contamination n’a été enregistrée en France », précise Santé publique France dans son bulletin du 16 août, mais le système de santé a été placé en alerte maximale dans le pays.
La raison est qu’un premier cas de variole du singe a été détecté en Suède, ce qui laisse penser que d’autres cas apparaîtront en Europe dans les semaines à venir. La situation est beaucoup plus alarmante sur le continent africain avec 18 737 cas suspects et 500 décès depuis le début de l’année. La République démocratique du Congo a été particulièrement touchée.
Depuis janvier 2022, l’agence sanitaire Africa CDC a recensé 38 465 cas dans seize pays africains. Une explosion des cas est observée depuis 2024. En deux ans, 1 456 personnes ont perdu la vie. Au niveau mondial, 92 783 cas avaient été confirmés à l’OMS entre 2022 et novembre 2023.
Un « faible risque » en Europe
Le nouveau variant du virus, clade 1b, serait plus mortel et plus transmissible. Mais selon Santé publique France, « le risque d’infection par un virus Mpox de clade I pour la population européenne est actuellement considéré comme faible par le Centre européen de prévention et de contrôle des maladies (ECDC). Comme en Suède, cela n’empêche pas qu’il soit probable que des cas soient signalés en France, pour lesquels les autorités sanitaires mettront en place des mesures de gestion adaptées. »
Le monkeypox avait déjà fait parler de lui, notamment en Europe, au cours de l’année 2022 alors que le monde se remettait du Covid-19. En France, 4 975 cas avaient été recensés. Dans 95 % des cas, cela concernait des hommes ayant eu des rapports sexuels avec des hommes. « À ce jour, les cas déclarés sont majoritairement bénins et aucun décès n’a été signalé », rappelle Santé publique France.
« Depuis l’épidémie de 2022, les autorités sanitaires disposent d’une stratégie de réponse à une épidémie de Mpox, en termes de surveillance, de prévention, de diagnostic rapide, de gestion des cas et des contacts et de vaccination. Cette réponse repose notamment sur la sensibilisation des populations les plus à risque telles que définies par Santé Publique France, sur une stratégie de vaccination réactive et préventive de ces populations et sur des moyens de diagnostic rapide sur l’ensemble du territoire. Cette stratégie est actuellement réévaluée en lien avec les agences sanitaires pour s’assurer de sa pleine efficacité contre le clade I. »
Il convient de noter que si le virus se transmettait principalement entre hommes homosexuels et bisexuels lors de rapports sexuels, le nouveau variant du clade 1b aurait été transmis par d’autres moyens dans de nombreux cas. Des cas ont été détectés à la suite de rapports hétérosexuels, mais aussi lors de contacts non sexuels.
Quels sont les symptômes ?
Comme le rappelle l’Institut Pasteur, le virus Mpox a été découvert pour la première fois en 1958 dans une colonie de singes à Copenhague (Danemark), ce qui lui a valu le surnom de monkeypox. Le virus peut se transmettre à l’homme par l’intermédiaire des rongeurs, comme ce fut le cas en Afrique via les écureuils forestiers ou le rat de Gambie, par exemple.
D’une personne à une autre, le virus se transmet lors d’un contact prolongé en face à face par des gouttelettes respiratoires (salive, éternuements, crachats, etc.), des liquides corporels, des lésions cutanées ou des muqueuses internes. La période d’incubation est en moyenne de 12 jours avant l’apparition des premiers symptômes : courbatures, maux de tête et fatigue qui évoluent vers une phase éruptive d’une durée de deux à quatre semaines. Durant cette période, la victime est sujette à des éruptions cutanées « sous forme de petites taches (éruptions maculopapuleuses évoluant en pustules et croûtes), qui touchent principalement la paume des mains et la plante des pieds, avec gonflement des ganglions ».
Bien que la maladie guérisse spontanément dans la majorité des cas, des complications graves peuvent survenir : surinfections cutanées, septicémies, encéphalites ou lésions cornéennes.