La France connaît une augmentation du nombre de cas de coqueluche. Cette infection bactérienne respiratoire très contagieuse est particulièrement dangereuse pour les nourrissons. La vaccination des femmes enceintes permet de les protéger. Explications.
Selon le dernier bilan de Santé publique France, daté du 29 juillet 2024, l’épidémie de coqueluche s’intensifie depuis plusieurs mois. Cette maladie respiratoire provoquée par une bactérie et se manifestant par une toux fréquente et prolongée est très contagieuse : une personne malade peut contaminer entre 15 et 17 autres personnes au sein d’un groupe.
La coqueluche peut passer inaperçue, notamment pendant la phase d’incubation. Les nourrissons sont les plus exposés : près de 158 enfants de moins de six mois ont été hospitalisés depuis le début de l’année, et 18 bébés de moins d’un an sont décédés. Pour les protéger, la stratégie la plus efficace reste la vaccination des femmes enceintes. Le professeur Christophe Vayssière, chef de l’unité femmes, mères, couples au CHU de Toulouse, nous explique pourquoi.
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« Notre objectif est de protéger les nourrissons dans leurs trois premiers mois de vie. La vaccination contre la coqueluche – combinée à d’autres vaccins – se fait à partir du deuxième mois. Comme il faut un mois pour que les anticorps soient efficaces, les nouveau-nés ne sont pas protégés pendant leurs douze premières semaines de vie. Mais, en se faisant vacciner dès le deuxième trimestre de grossesse, les futures mamans peuvent protéger leur bébé », explique la gynécologue.
Deuxième quart-temps, la meilleure fenêtre
Pourquoi dès le deuxième trimestre ? « Comme on souhaite protéger le nourrisson dès la naissance, on vise la fenêtre entre 20 et 36 semaines de grossesse, où le passage des anticorps est le plus efficace. La vaccination après l’accouchement peut être proposée mais le vaccin ne sera efficace qu’au bout d’un mois chez la nouvelle maman ; on recommande alors aux proches de se faire vacciner, au moins un mois avant la date prévue, dans le but de créer une bulle protectrice autour du nouveau-né », poursuit le Pr Christophe Vayssière.
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Si la vaccination contre la coqueluche et son rappel sont peu connus dans le cadre de la grossesse, la gynécologue rassure. « Les recommandations sont claires depuis 2022, il faut être rigoureux pour protéger les enfants à naître car les adultes peuvent transmettre la coqueluche en étant asymptomatiques, la plupart n’ayant pas eu de rappel de vaccination. Si la femme enceinte ne se fait pas vacciner, on vaccine son entourage et on réduit ainsi de 80 % les risques d’infection et de décès du nourrisson. Les futures mamans sont réceptives au message, elles refusent rarement cette vaccination. »