Eoliennes en mer à Port-la-Nouvelle : un an après la visite de Jean Castex, où en sont les travaux ?
En mars 2022, Jean Castex annonçait le lancement de parcs éoliens en Méditerranée. Port-la-Nouvelle est prête à assembler ses éoliennes.
Festonnée de vagues blanches, la grande bleue est grise ce matin à Port-la-Nouvelle. Le « marin » souffle fort. Et le vent de la colère aussi. Barrage intersyndical contre la réforme des retraites… Le convoi exceptionnel transportant depuis le Lot, le premier bloc du premier flotteur de la première éolienne en mer destinée au projet pilote régional « Eolmed » ne passera ni ce jeudi ni ce vendredi. Pourtant, « les éoliennes, on est à 2.000% pour ! », lance un syndicaliste. « Nous sommes pour l’emploi », renchérit Jesabelle Paoli, secrétaire générale de la CGT Narbonne littoral.
Quoi qu’il en soit… La grue dédiée à l’assemblage des flotteurs et des futurs mâts ne pouvait rien faire aujourd’hui. « On travaille en fonction de la météo », rappelle Yann Grajcar, chef de levage, au pied des 108 mètres de flèches levant jusqu’à 650t, contraint au repos par ces rafales ironiquement dérangeantes, ici, un premier anniversaire symbolique.
Car la visite de Jean Castex à Port-la-Nouvelle, c’était il y a un an, avec l’appel d’offres pour « deux parcs éoliens flottants en Méditerranée qui assureront la consommation électrique domestique d’environ 1 million d’habitants », a annoncé l’ancien Premier ministre, mi -Mars 2022, validant, de fait, le projet lancé par l’Occitanie en 2019, pour son « port de la transition énergétique en Méditerranée » adossé à l’éolien en mer.
« Le terminal est opérationnel »
Un an plus tard, « le terminal est opérationnel pour le déploiement des deux fermes expérimentales qui précéderont le projet industriel et alimenteront en électricité 50.000 personnes », sourit Didier Codorniou, vice-président de la région Occitanie, président du Parlement de la mer, et Yann Wickers, directeur général de la SEMOP, structure dont la mission est de développer le port.
Au total 350 M€ investis par 2 026… Embrassé depuis la vigie, le panorama du nouveau Port-la-Nouvelle déploie alors 2,5 km de digues au nord, abritant les 7 ha d’une digue « éolienne » répartis sur 40ha . « Pour Eolmed, un projet 100% Occitanie, ou EFGL d’Engie, les éléments de la « mécanique » sont en route et l’intégration des six éoliennes (2×3) de 10MW chacune devrait se faire dans les prochains mois », complète les dirigeants de la SEMOP.
« Nous disposons désormais du plus grand site portuaire de France et du premier terminal opérationnel dédié à l’éolien », se félicite Olivier Ruth, directeur général d’Euroports France. Tout le problème, pour Albert Cormary, du collectif « Balance ton Port ». « L’éolien flottant expérimental n’est pas quelque chose à rejeter, en revanche le développement industriel reste un problème environnemental » résume-t-il, Didier Codorniou réclamant au contraire une concertation et « un suivi exemplaire du comité scientifique ».
Du côté du port de pêche, circonspect… « On préfère attendre les résultats pour en parler », mais en face, la ville semble reprendre une certaine confiance en l’avenir. Après l’apport économique des chantiers, « 200 personnes pour le montage des éoliennes et 1.000 emplois directs avec la phase industrielle »… « Cela veut dire des familles qui s’installent et qui vont aussi renforcer nos services publics », acquiesce la gare.
