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Environnement. Scarabées japonais à Bâle : surveillance renforcée en Alsace

Leur surnom est « popillia japonica » mais ils sont plus connus sous le nom de « scarabées japonais ». Originaire d’Asie, comme son nom l’indique, ce coléoptère avait déjà été repéré dans le nord de la Suisse, à Bâle, en 2021. Une suite logique de son parcours, puisque popillia japonica a traversé les océans, s’établissant d’abord aux États-Unis puis en Europe. En 2014, il a été détecté pour la première fois en Italie puis, en 2017, en Suisse. Ce grand voyageur est en effet capable de se déplacer sur de grandes distances, en utilisant les transports humains (camions, trains, bateaux, avions, etc.). Ses larves peuvent être transportées par le sol entourant les racines des plantes destinées à être remises en culture.

Le problème de ce petit coléoptère est qu’il est gravement nuisible. Il s’attaque à 300 espèces de plantes alimentaires, forestières ou ornementales. Vignes, arbres fruitiers, pelouses et maïs sont pour lui un régal. Alors, depuis 2021 et sa première apparition à Bâle, un plan de surveillance renforcé a été mis en place. Des pièges sont déployés dans la région des Trois Frontières et même au-delà, dans la plaine d’Alsace et le long des principaux axes de communication routiers, ferroviaires et aéroportuaires assurant la liaison entre l’Italie et le nord de l’Europe. L’Alsace est sur cette trajectoire très fréquentée.

Mais le 20 juin, une population de Popillia japonica a été détectée en Suisse, dans un piège situé à la frontière entre les cantons de Bâle-Campagne et de Bâle-Ville. Un deuxième foyer a été découvert à 3,5 km de la frontière française. La surveillance a donc été à nouveau renforcée. Un réseau de 39 pièges a été mis en place à proximité des sites à risque d’introduction, comme les quais douaniers, les gares de fret ferroviaire, les aéroports, les aires d’autoroute, les relais routiers, les marchés de gare, etc. La surveillance sera particulièrement draconienne à la frontière suisse, dans la commune de Saint-Louis notamment, où des pièges seront placés tous les km sur un carré de 10 km et tous les 200 mètres dans les zones les plus sensibles.

Limiter la progression de l’insecte

La préfecture de la région Grand Est, à Strasbourg, indique qu’il existe peu de méthodes efficaces pour lutter contre ce coléoptère destructeur. Il y a d’abord la méthode biologique, qui consiste à utiliser des prédateurs ou des bactéries parasites des carabes. L’alternative est la méthode chimique, avec l’utilisation d’insecticides. Mais le moyen le plus efficace reste la surveillance des foyers et la sensibilisation des habitants pour contrer très rapidement l’expansion de Popillia japonica.

Ainsi, d’ici lundi, des mesures seront prises pour limiter la propagation de l’insecte, comme l’interdiction du transport de terre ou de plantes provenant de la zone concernée.

Toute personne pensant être en présence d’un scarabée japonais est priée de le signaler, si possible en envoyant des photos, à sral.draaf-grand-est@agriculture.gouv.fr (service régional de l’alimentation, direction régionale de l’alimentation, de l’agriculture et de la forêt). Soyez prudent car le popillia japonica peut être confondu avec d’autres coléoptères présents en France, notamment avec le hanneton des jardins ou hanneton horticole. La présence de touffes de soies blanches autour de son abdomen permet de différencier le scarabée japonais. Une description complète de cet insecte ravageur est disponible sur le site de la DRAAF.

Gérard Truchon

An experienced journalist in internal and global political affairs, she tackles political issues from all sides
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