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Entretiens à l’Élysée : Emmanuel Macron doit être « prêt à remettre en question » sa politique, estime Fabien Roussel

Entretiens à l’Élysée : Emmanuel Macron doit être « prêt à remettre en question » sa politique, estime Fabien Roussel

Après une courte trêve dédiée à Notre-Dame, Emmanuel Macron a repris ce lundi matin ses consultations à l’Élysée, cinq jours après la censure de Michel Barnier, afin de nommer au plus vite un nouveau Premier ministre. Après les députés indépendants du groupe Liot en début de matinée, le Président de la République s’est entretenu avec les représentants du PCF à 10 heures.

Après près d’1h30 d’entretien, le secrétaire national du Parti communiste, Fabien Roussel, estime qu’Emmanuel Macron a entendu la volonté du PCF de « trouver des solutions ». L’ancien candidat à la présidence de la République ajoute : « Le président est à l’écoute des forces politiques qui acceptent de discuter avec lui. Il fera une proposition de méthode. Mais ce qui compte c’est : son camp est-il prêt à bouger, à remettre en question sa politique ? »

Fabien Roussel cite par exemple un « proposition d’une conférence sociale pour soumettre ce sujet aux partenaires sociaux »mais aussi « mesures à prendre pour notre industrie ». Il a enfin réaffirmé le « nécessité d’un projet de loi de finances rétroactive, en début d’année, pour que personne ne soit impacté par la motion de censure ».

Même son de cloche pour le député communiste André Chassaigne, qui estime qu’Emmanuel Macron doit entendre leurs « volonté de prendre en compte l’urgence sociale ». Alors que la sénatrice Cécile Cukierman a tenu à rappeler l’importance de se pencher sur un « La France décentralisée ». Le secrétaire national du Parti communiste alerte ainsi que « la guerre menace et la guerre économique est forte ».

« Préserver le pouvoir d’achat et les services publics »

Ces entretiens, combinés à ceux de vendredi dernier, permettront-ils d’apercevoir de la fumée blanche au palais présidentiel ? La question demeure. Pour rappel, suite à la censure de l’exécutif qu’il avait formé avec la droite, le chef de l’Etat a entamé une nouvelle série de consultations, notamment à gauche. Ce vendredi 6 décembre, il a reçu des représentants du Parti socialiste.

« Si ce n’est pas un Premier ministre de gauche, nous ne participerons pas à ce gouvernement » a déclaré ce lundi sur France Inter, le président des députés socialistes, Boris Vallaud. La France insoumise a refusé toute rencontre, estimant « qu’aucune discussion autre que la nomination d’un gouvernement de Nouveau Front populaire (PFN) ne peut pas avoir lieu avec le chef de l’Etat”. « Nous lui avons dit qu’il valait mieux avoir un Premier ministre de gaucheannonce Fabien Roussel. Préserver le pouvoir d’achat et les services publics. » Le secrétaire du PCF explique cependant qu’il n’a pas parlé de candidats à Matignon – « On ne met pas de prérequis sur les noms » – et confirme qu’une réunion pourrait avoir lieu avec toutes les forces qui « Je veux aller de l’avant ».

Sur le tempo, les précédents incitent à la prudence. Il a fallu 51 jours à Emmanuel Macron pour choisir Michel Barnier cet été, et plusieurs semaines également pour ses prédécesseurs, Gabriel Attal et Élisabeth Borne. Cette fois, Emmanuel Macron est pressé de trancher par une partie de son propre camp qui souhaite également exclure la FI et creuser un fossé au sein du Nouveau Front populaire.

Pressé par une partie de son propre camp

La présidente de l’Assemblée nationale, Yaël Braun-Pivet, plaide ainsi pour réussir  » rapidement «  et nommer un nouveau chef du gouvernement « dans les prochaines heures ». Selon cette dernière, une solution viable serait de« additionner » les députés du « socle commun » (Renaissance, LR, MoDem, Horizons), Liot et du Parti socialiste pour obtenir la majorité absolue au Palais Bourbon. « Et donc il n’y a plus de censure possible »dit-elle.

Le patron du MoDem, François Bayrou, se dit préoccupé « une situation qu’aucun citoyen français ne peut accepter de voir perdurer ou se complexifier » « . Approché, entre autres, pour Matignon, l’allié historique d’Emmanuel Macron ne revendique pas le poste, mais répète à qui veut l’entendre qu’il est disponible : « Si je peux nous aider à sortir de tout ça, je le ferai »s’est-il lancé, dimanche 8 décembre, depuis son fief de Pau.

A voir ce que décidera le président de la République, lui qui répétait ne pas devoir assumer  » l’irresponsabilité des autres », lors de son intervention télévisée dans la soirée du jeudi 5 décembre. Le chef de l’Etat s’en est ensuite pris aux autres camps politiques, coupables selon lui d’avoir voté la censure de l’exécutif. « avant Noël » ; tout malgré « des concessions faites à tous les groupes »» a-t-il argumenté alors que le gouvernement Barnier ne s’est adressé qu’à l’extrême droite. Emmanuel Macron en a également profité pour dresser – comme à son habitude – un parallèle dangereux entre le Nouveau Front populaire (NFP) et le Rassemblement national (RN) : « L’extrême droite et l’extrême gauche se sont unies dans un front anti-républicain. »

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