ENTRETIEN. LGV Bordeaux-Toulouse : « Nous pouvons gagner deux ans sur le calendrier », assure Carole Delga
Carole Delga, présidente socialiste de la région Occitanie, se dit confiante sur le calendrier d’achèvement des travaux de la LGV Toulouse-Bordeaux, estimant qu’il devient enfin « une réalité ». Entretien.
Que pensez-vous du fort soutien des Français au projet LGV ?
Je n’en doutais pas. Sur le terrain, il y a une forte attente et dans cette logique, 80% de nos concitoyens approuvent la réalisation de ce projet. L’isolement du grand Sud-Ouest est perçu comme une injustice. Les Français, comme nos voisins espagnols, veulent une solution. Le train est le mode de transport écologique de plus en plus populaire, et le TGV reste un immense succès français. Partout où il peut aller, il offre la meilleure alternative décarbonée pour connecter nos territoires, nos entreprises, nos universités… Il nous rapprochera de Paris, Bruxelles mais aussi Bordeaux, Bilbao et Madrid. Une nouvelle ligne signifie également davantage de trains quotidiens. Ces nouveaux chemins de fer permettront aux régions des deux côtés des Pyrénées de voir leurs échanges facilités. Cela fait partie de la construction européenne.
Pensez-vous que la LGV incitera davantage de personnes à prendre le train ?
Quand l’offre et les prix sont là, nos concitoyens choisissent clairement le train. C’est le sens de ma politique en Occitanie : la fréquentation y a augmenté de 58 %, un record national. Et les TER français sont les plus utilisés en Europe. Quand on s’en donne les moyens, ça marche. Cette nouvelle ligne Toulouse-Bordeaux-Dax est décisive. Localement, il permettra de libérer des voies sur la ligne actuelle, désormais saturée vers Montauban et Agen, et ainsi d’augmenter encore la fréquence de nos trains quotidiens. C’est la condition sine qua non à l’implantation d’un RER au nord de Toulouse et à la transformation verte de la mobilité.
Etes-vous confiant quant au calendrier de réalisation des travaux ?
Après tant d’années de combat, de rapprochement, de conviction, le travail a commencé le mois dernier ! La LGV Toulouse-Bordeaux devient une réalité. Et je maintiens que nous pouvons gagner encore deux années sur le calendrier. Vous connaissez ma détermination : mon objectif reste 2030. Avec la société GPSO, nous travaillons à accélérer tout ce qui peut être fait par rapport à l’objectif de mise en service en 2032 fixé par le Premier ministre. L’Union européenne doit nous aider. C’est le but de mon voyage à Bruxelles aujourd’hui : un nouvel accord ferroviaire européen, que je soutiens depuis des années.
