Entreprise. 3677, un numéro pour signaler la maltraitance animale
Appeler une association, contacter la police, la DDPP ou remplir un formulaire ? Face à un cas de maltraitance animale, on ne sait pas toujours vers qui se tourner. C’est désormais réglé : depuis lundi, un numéro permet de signaler des attaques sur des animaux. Le 3677, aussi appelé « SOS maltraitance animale » est ouvert tous les jours de l’année (1). Elle a été créée par le Conseil national de la protection des animaux (CNPA), en réponse à une pétition qui a recueilli plus de 230 000 signatures.
Cette dernière partait d’un constat simple : il n’est pas évident de savoir quelle autorité ou quel acteur de la protection animale s’adresser en cas de maltraitance. Selon une étude menée par Woopets Parmi 3 000 personnes, environ 31 % ont déjà rencontré des difficultés pour réaliser un signalement. Le 3677, géré par des téléopérateurs basés à Paris, doit justement éviter cette dispersion des témoignages, afin de les acheminer à la bonne personne.
Pas de « solution magique »
Ce pré-filtrage devrait également permettre aux organismes compétents de gagner du temps, tant sur le terrain que lors des enquêtes. Le CNPA estime que 60 % des signalements sont infondés ou malveillants. Ne pas transmettre les dénonciations jugées abusives allégera donc le travail des services de l’Etat et des associations.
Selon le CNPA, chaque motif de signalement fera l’objet d’une procédure spécifique, élaborée avec les forces de l’ordre, un avocat et des organismes de protection des animaux. L’association, présidée par l’ancien député Loïc Dombreval, qui a introduit la loi contre la maltraitance animale en 2021, prévient cependant : le 3677 vise à simplifier l’orientation des appelants, mais ne constitue pas « une solution magique qui résoudra tous les problèmes de maltraitance animale en France ». France ».
Mieux comprendre le phénomène
D’ailleurs, rien n’oblige les personnes ayant été témoins d’une attaque sur un animal à se tourner nécessairement vers cette ligne téléphonique. La centralisation des signalements devrait cependant permettre de consolider les statistiques et de mieux comprendre le phénomène de maltraitance animale. Les derniers chiffres officiels, communiqués par le ministère de l’Intérieur, remontent à 2021. A l’époque, Beauvau avait recensé 12 000 infractions visant des animaux domestiques, apprivoisés ou détenus en captivité, soit 30 % de plus qu’en 2016.
Violences physiques, actes de cruauté, manque de soins… Les chiens et les chats ont été les principales victimes de cette maltraitance (respectivement 46 % et 24 % des animaux maltraités). Quant aux personnes impliquées, dans les trois quarts des situations, il s’agissait d’hommes.
(1) De 9h à 19h du lundi au vendredi, de 10h à 19h le samedi et de 10h à 17h les dimanches et jours fériés.