Terrorisme
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Alors que s’ouvre ce lundi à Stuttgart le procès contre les putschistes des « Citoyens du Reich », l’Allemagne s’inquiète de la présence accrue de l’extrême droite dans ses institutions et dans la vie économique et sociale.
Le projet n’était pas celui d’un délire fantaisiste de quelques retraités nostalgiques de l’empire allemand. « Citoyens du Reich » (Reichsbürger) avait bien l’intention de prendre d’assaut et d’occuper le Reichstag, le siège de l’Assemblée fédérale, et de faire tomber le gouvernement. Menés par « Henri XIII », dit « Prince Reuss », ces conspirateurs affirment que l’empire allemand n’a jamais cessé d’exister à l’intérieur de ses frontières de 1871. Ils sont jugés ce lundi 29 avril à Stuttgart pour « association terroriste ».
« Ils sont armés et n’hésitent pas à tirer sur les policiers. Leur intention n’est pas d’infiltrer les institutions, mais de les faire disparaître. résume Wolfgang Muno, politologue à l’université de Rostock et spécialiste de l’extrême droite. Il insiste néanmoins sur leur petite sphère d’influence. Le nombre de militants de ce petit groupe est estimé à 20 000. « La plupart fantasment surtout devant leur écran d’ordinateur. Un millier sont actifs », explique le chercheur.
Retour de la monarchie
L’arrestation du « cabinet fantôme » de ces conspirateurs a encore mobilisé 3 000 policiers le 7 décembre 2022, soit l’un des plus grands raids antiterroristes de l’histoire d’après-guerre avec 162 perquisitions, des centaines d’armes et d’équipements.