entre prime au sortant et calcul électoral, la gauche repart désunie à Saint-Nazaire
Deux candidats se sont immédiatement annoncés sur ce territoire de Loire-Atlantique. L’insoumis et le représentant d’une gauche sociale et républicaine s’estiment chacun comme le plus légitime face au RN.
Le Figaro Nantes
« Dans chaque circonscription, nous voulons soutenir applications uniques dès le premier tour »ont annoncé lundi soir le PS, le PCF, EELV et LFI, à propos des élections législatives anticipées, afin de « FAIRE front populaire ». Un vœu pieux dans la huitième circonscription de Loire-Atlantique, comprenant Saint-Nazaire. A cette heure tardive, deux candidats situés à gauche de l’échiquier politique avaient déjà annoncé leur candidature aux élections législatives anticipées. D’un côté, Matthias Tavel, député insoumis sortant et directeur de campagne de Manon Aubry lors de ces élections européennes, veut revenir. De l’autre, Xavier Perrin, candidat malheureux en 2022 et soutenu par une partie du PS local, repart au combat.
Tous deux prônent une candidature pour contrer le Rassemblement national. « Face à un risque de la victoire du RN, également à Saint-Nazaire, mon devoir est de me représenter, de ne pas laisser le champ libre à l’extrême droite »déclare à Figaro Matthias Tavel, l’élu sortant LFI-Nupes, a été le premier à se déclarer. Il est convaincu qu’il est le mieux placé dans le «approche de front populaire » mentionné, en attendant les investitures officielles. « Le plus simple, c’est d’avoir une seule candidature et de se regrouper autour de la mienne »insiste celui qui fonde sa légitimité sur tout le travail accompli ces deux dernières années. « Je suis dans une logique de conquête. J’ai gagné ma circonscription contre les macronistes. Il y a bien assez de circonscriptions macronistes ou d’extrême droite à conquérir.», poursuit-il, citant son soutien aux batailles menées localement comme celle de la poste de Donges. Une manière de décourager Xavier Perrin, qu’il considère comme un « concurrent » et pas un « adversaire ».
Une brouille de bon augure pour le RN ?
Ce dernier, défenseur d’une gauche sociale, écologique et républicaine, a annoncé sa candidature quelques heures après celle qui l’avait battu deux ans plus tôt. Proche Figaroil réfute immédiatement toute idée de vengeance : « La situation dans le pays nécessite du leadership. C’est pathétique ». Il se dit aussi inquiet de l’arrivée de l’extrême droite dans une ville qui commerce avec le monde entier, notamment à cause de ses éoliennes. « Dans notre circonscription, les électeurs ont placé Raphaël Glucksmann largement à la tête de ce bloc démocratique et humaniste »il a écrit dans son bref communiqué de presse. « Ma famille politique est la seule qui, dans cette circonscription, est capable de battre le RN »conclut celui qui marche dans les traces de Raphaël Glucksmann, après avoir pris ses distances avec l’accord de « front populaire ». Pour l’instant, Xavier Perrin a recueilli le soutien de la gauche PS nazairienne, mais pas celui de la section Loire-Atlantique, toujours silencieuse.
David Samzun, maire PS de Saint-Nazaire, a également publié lundi un communiqué pour soutenir son adjoint : « Dans notre circonscription, les électeurs, par leur soutien à Raphaël Glucksmann, ont massivement affiché leur volonté d’union de la social-démocratie et de l’écologie : il a rassemblé deux fois plus de voix (9 365 voix) que Manon Aubry (4067 voix).
Alors, prime au sortant ou calcul électoral pour se démarquer ? Ils ont jusqu’au 16 juin pour présenter une liste pour le premier tour. Quoi qu’il arrive, cette querelle pourrait bien profiter au RN qui, en 2022, est arrivé troisième.