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Entre l’Iran et Israël, la Jordanie joue une difficile partition

Entre l’Iran et Israël, la Jordanie joue une difficile partition
Le président irakien Abdel Latif Rachid est reçu par le roi Abdallah II de Jordanie (à droite) à l'aéroport de Marka, en Jordanie, le 15 avril 2024.

Depuis la réponse iranienne contre l’Etat hébreu, samedi 13 avril, la Jordanie se retrouve dans la position, peu enviée au Moyen-Orient, de meilleur allié d’Israël contre l’Iran. Elle fait pourtant partie de ses détracteurs les plus virulents depuis le début de la guerre dans la bande de Gaza, en octobre 2023.

Son armée de l’air a contribué à contrecarrer l’attaque iranienne contre Israël en abattant les drones iraniens qui pénétraient dans son espace aérien. Amman, habituellement dans le déni lorsqu’elle mène des actions controversées aux yeux de l’opinion publique, a reconnu sa participation. Le royaume hachémite nie être intervenu en soutien à l’État hébreu et affirme l’avoir fait pour se protéger.

Ces arguments visent à calmer la colère de l’opinion publique hostile à Israël. Au sein de la population jordanienne, dont la majorité est d’origine palestinienne, des accusations de trahison ont émergé contre les autorités. Une photo du roi Abdallah II, en uniforme militaire, flanqué d’un drapeau israélien circule sur les réseaux sociaux. Mardi, le chef de la diplomatie Ayman Safadi a appelé la communauté internationale à ne pas perdre de vue Gaza et la Cisjordanie, estimant que le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu utilise le conflit avec l’Iran pour détourner l’attention.

Voir le Hamas écrasé

Proche allié des Américains, dépendant de l’aide de Washington, lié par une « paix froide » à Israël depuis 1994, le royaume hachémite voit ses fragilités exacerbées par le conflit de Gaza et ses répercussions régionales. Il ne souhaite ni un afflux supplémentaire de Palestiniens ni une déstabilisation interne de la part de « l’axe de la résistance ».

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Le régime souhaite voir le Hamas écrasé à Gaza, sans le dire publiquement en raison de la popularité du mouvement islamiste au sein de la société jordanienne. Il n’a pas répondu aux signes d’ouverture du Hamas, dont le bureau politique en exil a été établi en Jordanie dans les années 1990. Son expulsion fut l’un des premiers actes d’Abadallah II, après son accession au pouvoir, en 1999. Dans le même temps, la destruction de Gaza par Israël et les violences en Cisjordanie inquiètent Amman, qui voit les prémices d’une expulsion forcée. des Palestiniens vers l’Égypte et son territoire.

Face au risque d’escalade, Abdallah II a déclaré dimanche lors d’un appel avec le président américain Joe Biden que son pays  » ne sera pas(il) pas le théâtre d’une guerre régionale ». L’ambassadeur iranien dans le royaume a été convoqué en réponse aux menaces de représailles de l’Iran contre la Jordanie. Les relations avec la République islamique ont toujours été glaciales. Le roi de Jordanie a été le premier dirigeant arabe à théoriser, en 2004, le péril d’un « croissant chiite » dominé par l’Iran au Moyen-Orient.

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