Entre l’Élysée et Matignon, un échange d’armes discret

Michel Barnier est sous pression. Le nouveau Premier ministre, qui travaille encore à la constitution du nouveau gouvernement qu’il a promis d’annoncer d’ici la fin de la semaine, doit d’abord s’en remettre à sa propre famille politique : Les Républicains. Grâce à la nomination de l’ancien négociateur du Brexit à Matignon, les troupes de Laurent Wauquiez – qui réclame haut et fort une véritable politique de droite – espèrent décrocher les principaux ministères.

Pas sûr que le gouvernement soit connu avant dimanche

Michel Barnier doit ensuite gérer la pression exercée par Emmanuel Macron. Censé rester en dehors des négociations, le président fait tout pour peser sur les décisions futures. Le chef de l’Etat ne veut pas voir les LR prendre des positions stratégiques, rappelant que la droite républicaine ne compte que 47 députés et que Michel Barnier ne peut rien faire sans Renaissance, le premier parti du centre, qui en compte 97.

Une ligne également défendue par Gabriel Attal, chef des parlementaires macronistes, qui n’a de cesse de fixer des lignes rouges sous peine de censure. La défiance est tout aussi forte du côté du MoDem, où François Bayrou estime qu’un gouvernement dominé par la droite ne fonctionnerait pas. C’est donc une guerre des mots qui se joue en catimini entre l’Élysée et Matignon et il n’est pas certain que le nouveau gouvernement soit nommé avant dimanche. L’entourage de Michel Barnier rappelle qu’il s’agit d’un objectif et non d’un engagement.