Entre Donald Trump et Kamala Harris, un débat animé sur la tenue de leur premier débat en vue des élections présidentielles américaines

Ces doubles débats télévisés sont une tradition des campagnes présidentielles aux Etats-Unis et le dernier, le 27 juin sur CNN entre Donald Trump et Joe Biden, jugé désastreux, a conduit au retrait le 21 juillet du président démocrate de la course à la Maison Blanche. Puis face à Kamala Harris, qui a remplacé Joe Biden à la dernière minute, Donald Trump a enfoncé le clou devant des partisans enthousiastes à Atlanta : « Nous allons le faire sur Fox. Si elle vient. Je ne pense pas qu’elle viendra, elle n’est pas capable de s’exprimer. »

Fox News contre ABC

L’équipe de campagne de Harris avait jugé plus tôt que son adversaire devait s’en tenir au débat qui était prévu contre Joe Biden sur ABC le 10 septembre. La vice-présidente a accusé le tribun de 78 ans sur X d’avoir « peur » de l’affronter et de préférer Fox News, la chaîne préférée de la droite américaine, pour « se sortir du pétrin ». « Je serai là le 10 septembre, comme il l’a accepté. J’espère le voir là-bas », a-t-elle attaqué.

Le porte-parole de la campagne de Trump, Steven Cheung, a rétorqué que le démocrate serait « trop lâche d’accepter un débat plus tôt », le 4 septembre au lieu du 10, et sur Fox News plutôt que sur ABC.

« Donald Trump a peur et essaie de se retirer du débat auquel il s’est déjà engagé, en s’adressant directement à Fox News pour le sauver », a déclaré Michael Tyler, le directeur de la communication de la campagne de Kamala Harris, dans un communiqué. « Il doit se présenter au débat auquel il s’est déjà engagé le 10 septembre. »

« Nous allons avoir du mal à le définir. »

Alors que Donald Trump n’a de cesse d’attaquer Joe Biden sur son âge, le moquant comme un vieil homme sénile de 81 ans, il a dû s’adapter à Kamala Harris, 59 ans. Il a suscité la polémique mercredi en la ciblant sur ses origines : « Elle était indienne et tout d’un coup elle a changé et elle est devenue une personne noire. » La vice-présidente, qui se définit comme une « femme noire », est née en 1964 à Oakland, en Californie, d’un père jamaïcain venu étudier aux États-Unis, Donald Harris, et d’une mère indienne, Shyamala Gopalan, qui a émigré pour son doctorat. Même s’il a fait monter à la tribune samedi soir un homme et une femme noirs, Donald Trump n’a pas joué à nouveau cette carte raciale contre Kamala Harris.

« On va avoir du mal à la définir (…) C’est un film d’horreur, elle va détruire notre pays », a-t-il attaqué, qualifiant cette ancienne magistrate et sénatrice de Californie de « procureur marxiste » et de « cinglée d’extrême gauche ». Il a aussi évoqué ses thèmes de prédilection qui menaceraient l’Amérique – l’immigration incontrôlée, la criminalité, les risques d’une « troisième guerre mondiale » et d’une « dépression comme en 1929 » – pour tenter de reprendre le dessus sur Kamala Harris, qui part avec de meilleurs sondages que Joe Biden, une forte mobilisation démocrate et une campagne de financement en plein boom.

Elle est assurée de devenir la candidate démocrate après avoir recueilli le soutien de plus de la moitié des délégués de son parti lors d’un vote en ligne. Elle doit accepter formellement la nomination après la clôture du vote de ces délégués lundi.

Kamala Harris devrait également annoncer dans les prochains jours le choix de son colistier, qui deviendrait son vice-président si elle était élue. Le duo entamerait ensuite une tournée à partir de mardi dans pas moins de sept États clés du pays, où pourrait se jouer l’élection présidentielle.