Entre Alain Souchon et Laurent Voulzy, 50 ans d’amitié et une rupture brève mais violente !
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Alain Souchon et Laurent Voulzy se sont rencontrés au début des années 70 et semblent depuis inséparables. Mais leur collaboration fructueuse n’a pas seulement connu des sommets. Alors que le chanteur de « J’ai dix ans » fête ses quatre-vingts ans le 27 mai 2014, retour sur une brouille mémorable entre les deux artistes.
Entre Alain Souchon et Laurent Voulzy, 50 ans d’amitié et une rupture brève mais violente !
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Le reste après l’annonce
A 15 ans, la première guitare qu’Alain Souchon a pu s’acheter avec ses maigres économies ne comportait que trois cordes. Celui que Laurent Voulzy tenait entre ses mains pour ses débuts appartenait à son voisin de palier et n’en possédait que quatre. Il semblerait qu’avant même de se connaître, les deux musiciens avaient besoin l’un de l’autre pour se compléter et réussir à faire de la musique.
Leur complémentarité a été remarquée par Bob Socquet, directeur artistique de leur maison de disques RCA Records, au début des années 1970. Souchon, qui doit aujourd’hui suivre des traitements, écrit alors de jolis textes. Voulzy arrange de belles mélodies. Il les fera se rencontrer.
A leurs débuts, Laurent Voulzy était jaloux d’Alain Souchon
Cependant, leur collaboration n’est pas bien lancée.. « D’abord, s’est souvenu Voulzy dans les colonnes de la Dépêche du Midi en 2015, j’avais été jaloux d’Alain. Je rêvais de faire un concours appelé la Rose d’or d’Antibes. J’étais chez la maison de disques depuis plus d’un an et c’est Alain, au bout de 15 jours, qui a participé et a remporté un prix.«
« C’était une compétition truquée du showbiz« , a reconnu de son côté le père de Pierre Souchon, son sosie, au micro d’Europe 1 en 2020. Reste que grâce à ce prix, il obtient le droit de faire un album. Pour l’aider à le composer, Socquet convoque Voulzy disant à Souchon : «Il doit arranger vos chansons.«
Le premier, j’ai dix ans, sera un succès. On ne le démentira plus jamais, à la grande surprise des concernés : « Tout ce que nous avons fait a fonctionné, a expliqué Souchon à Europe 1. Je dis cela sans prétention car nous en avons été nous-mêmes surpris. Nous avons fait nos chansons je suis faux, Il y a de la rumba dans l’air… Tout a fonctionné, c’était fou.«
Les deux partenaires deviennent rapidement amis. En 1977, nos collègues de Paris-Match réaliser un reportage au château de Chemery. L’ancienne propriété appartient à la famille d’Alain Souchon. On y retrouve le chanteur avec Françoise, la femme de sa vie, ainsi que Laurent Voulzy et Betty, sa première épouse, décédée en 2015. Leurs enfants sont là aussi. Pierre, côté Souchon, Julien, côté Voulzy. Ils ne sont séparés que d’un an. Entre repas champêtres et soirées guitare, tout ce petit monde vit en parfaite harmonie et les désaccords sont rares.
« On ne se dispute pas parce qu’on ne vit pas ensemble, dit Souchon au Dépêchez-vous. On peut passer six à huit mois sans se voir. Après, nous sommes heureux de nous revoir. On s’entend bien, c’est vrai.« Son ami a ajouté : »Il y a des gens comme le groupe U2, ils ont acheté des maisons les unes à côté des autres, sur la Côte d’Azur. Alain et moi sommes des voisins relativement proches mais nous restons parfois très longtemps sans nous voir.« Le secret de leur amitié ? Pas toujours.
Au cours de leurs cinquante années de collaboration, le duo a connu des désaccords. Elle fut brève mais violente et des années plus tard, Laurent Voulzy, qui le rapportait en septembre 2022 dans le documentaire, ALain Souchon, la bande originale de sa vie, ne l’avait pas oublié. Les faits étaient pourtant lointains, l’affaire remontait au début des années 1980.
Alain Souchon, exaspéré, raccroche au téléphone de Voulzy
En mai 1983, sur la chaîne qui s’appelait encore Antenne 2, Alain Souchon a parlé en ces termes du duo qu’il forme avec Laurent Voulzy, dont un mystère entoure l’existence du quatrième enfant. « Nous sommes un couple avec tout ce que cela implique de bonheur, de jalousie et de tension« . Il ne pensait pas bien dire cela. Quelques mois à peine après cette remarque, un événement allait provoquer une pause entre eux.
A cette époque, Souchon était plutôt contrarié. Il a vécu une histoire d’amour passionnée avec Isabelle Adjani, qu’il a rencontrée sur le tournage de Tout le feu, toutes les flammes en 1981. Le couple qu’il forme avec Françoise tient bon, mais la tempête est violente. Était-il plus sensible, fragile ou susceptible ? Il reste qu’à la fin d’un nouveau tournage, celui de L’été mortel au cours de laquelle il retrouve Adjani, il avait hâte de renouer avec la musique. Malheureusement pour lui, son fidèle partenaire était absent.
Cet épisode, c’est justement Laurent Voulzy qui le révèle en 2022 dans le documentaire, Alain Souchon, la bande originale de sa vie : « Je m’étais engagé envers lui. Il m’a dit :’Nous devons écrire des chansons. Je lui ai dit ‘Oui, Alain' ». Problème, en même temps, l’interprète de Belle-Île-en-Mer travailler sur un autre projet. Il est en train d’enregistrer son album Bopper en larmes. Un disque dont la majorité des titres sont, comme toujours ou presque, co-écrits avec Souchon, mais pour ce dernier, la mission était remplie, il restait désormais à Laurent de finaliser l’album en studio.
Cependant, comme le souligne Voulzy, «l’enregistrement ne s’est jamais arrêté« . »L’enregistrement pour moi ne se termine jamais. je prends beaucoup de temps« a-t-il volontiers admis devant les caméras de France 3. La patience de Souchon avait atteint ses limites. « Un jour, reprend Voulzy, il me dit : ‘Laurent, ça fait des mois que j’attends qu’on fasse des chansons ensemble’. Je lui ai dit : ‘Je n’ai pas fini mon enregistrement‘. Et là, il s’est laissé emporter pendant dix secondes et nous nous sommes raccrochés. (…) Je pense que c’est le seul moment de notre vie.«
Enfin Laurent Voulzy a mis 13 mois pour enregistrer son album. Une éternité. Il faudra beaucoup moins de temps aux deux amis pour s’amender… »Trente secondes plus tard, j’ai rappelé Alain. Je lui ai dit : « Nous ne pouvons pas discuter de cela. C’était plus doux« . conclut Voulzy. Le duo a été sauvé, mais pas au point de coucher ensemble comme certains le pensent… Deux ans plus tard, en 1985, Souchon sort son 7ème album studio, Comme tu veux, sur lequel Voulzy a écrit la musique de cinq titres. Parmi eux, je veux du cuir Et Ballade de Jim… La machine à succès a été relancée, l’amitié aussi, toujours intact aujourd’hui.