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« Enterrer l’autruche et baisser les prix ne peut que conduire au désastre »

« Enterrer l’autruche et baisser les prix ne peut que conduire au désastre »

LLe pouvoir d’achat est au cœur du débat politique français. Les promesses de baisses d’impôts, d’un côté, ou de gel des prix de l’énergie, de l’autre, fleurissent. Des erreurs fatales qui ne feraient qu’empirer les choses. A l’inverse, investir dans l’efficacité et la sobriété est une vraie réponse.

Ce que paie le consommateur, c’est la multiplication d’un prix par une quantité. Il y a donc deux manières de réduire la facture : jouer sur les prix, ou jouer sur les quantités. L’une détruit l’avenir ; l’autre le construit. Car la baisse des prix conduirait inexorablement à une augmentation structurelle de la demande, et donc à une aggravation de la situation, à la fois environnementale et sociale.

Si les Français dépensent 44 milliards d’euros en carburant (selon les chiffres du ministère de la Transition écologique), c’est qu’ils en ont besoin. Ce besoin est le résultat d’un aménagement du territoire et d’une organisation sociale, qui sont eux-mêmes le résultat d’une mobilité toujours plus rapide et moins chère. Le prix de la mobilité automobile, rapporté au pouvoir d’achat, n’a en effet cessé de baisser : une heure de SMIC permet d’acheter quatre fois plus d’essence en 2020 qu’en 1960 (Institut Sapiens). Le mouvement global a été le même pour encourager la mobilité : voitures démocratisées, réseau routier gratuit développé, etc.

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Résultat : les distances parcourues ont été multipliées par 10 en deux siècles (selon les travaux d’Aurélien Bigo, 2020, chercheur associé à la chaire Énergie et prospérité), provoquant étalement urbain, périurbanisation et dispersion ; le taux d’occupation des voitures a continué de baisser, passant de 1,85 personne par voiture en 1990 à 1,65 en 2015, selon les chiffres de Carbone 4. Si les gains technologiques ont permis de réduire la consommation unitaire, ils ont été plus que compensés par l’explosion des distances, le « décopooling » et l’augmentation de la masse des véhicules.

1,43 personnes en déplacements quotidiens

Résultat : la consommation d’énergie a augmenté structurellement. Les factures sont soutenables tant que les prix sont maîtrisés. Mais lorsque les prix augmentent, le piège se referme.

Pour réduire les factures, l’autre possibilité est de réduire les quantités consommées : cela passe par un investissement dans l’efficacité et la sobriété. Le système de mobilité est-il efficace ? Est-il possible de transporter autant de personnes, mais avec moins de carburant ?

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La réponse est clairement oui. Prenons l’exemple de la voiture, qui est une caricature de l’inefficacité.

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