Enquête ouverte sur des soupçons de menaces contre le motard
Si les menaces sont avérées et sont susceptibles de nuire au bon déroulement de l’enquête ou de causer un quelconque trouble à l’ordre public, cela pourrait constituer un motif de révision du contrôle judiciaire de Matteo B.
Le Figaro de Nice
Une enquête préliminaire sur des soupçons de menaces pouvant viser directement Matteo B., le motard qui a mortellement percuté la petite Kamilya à Vallauris le 29 août, a été ouverte par le parquet de Grasse, a-t-on appris. Le Figaro Mercredi à la mi-journée, confirmant une information de BFM TV. Une enquête distincte de l’information judiciaire en cours sur les circonstances de la mort de la fillette de 7 ans.
On ignore également la nature des menaces, qu’elles aient été proférées oralement, par écrit ou encore sur les réseaux sociaux. Toutefois, si elles sont avérées et sont de nature à nuire au bon déroulement de l’enquête ou à provoquer un quelconque trouble à l’ordre public, cela pourrait constituer un motif de révision du contrôle judiciaire de Matteo B. Le drame et ses conséquences judiciaires ont suscité de vives réactions depuis le début, notamment de la part des proches de l’enfant, son père en premier lieu. Il a pris très mal la décision de la chambre de l’instruction de la cour d’appel d’Aix-en-Provence de ne pas placer le motard de 18 ans en détention provisoire mercredi dernier. « Quel est le message de justice transmis aux jeunes ? » se demandait-il sur Europe 1, abattu. Et il continuait : « Aujourd’hui, nous nous préoccupons davantage des délinquants et des coupables que des victimes. »
Roue arrière et téléphone portable
Mardi, BFM TV a diffusé en exclusivité une planche photographique de la scène du drame, captée par la vidéosurveillance de la ville de Vallauris. Des images qui semblent incriminer l’accusé. On le voit par exemple faire un wheelie pendant plusieurs secondes sur la voie de gauche, c’est-à-dire à contresens, le long d’une file de véhicules. On le voit aussi donner un mouvement au guidon, comme pour retrouver l’équilibre lors de sa manœuvre. Devant le tribunal d’Aix-en-Provence, le jeune étudiant en école d’informatique avait pourtant assuré que la roue de son engin s’était soulevée « involontairement ».Une version qui semble contredite par cette première analyse des bandes vidéo.
De plus, le suspect aurait utilisé son téléphone portable en conduisant. Sur plusieurs images, les enquêteurs ont observé un geste inhabituel du motocycliste qui « Il semble regarder quelque chose alors qu’il baisse la tête et tient un objet dans sa main gauche. Puis il baisse sa main vers sa jambe gauche » Une découverte qui, une fois de plus, met à mal la version de Matteo B. Lors de l’audience mercredi dernier, il avait soutenu que le téléphone n’était ni dans sa main ni dans sa poche mais installé sur un support situé sur le guidon de la moto. Il reste libre à ce jour, dans l’attente de son procès.
Marche blanche
Pour les faits qui lui sont reprochés, à savoir la commission d’un « homicide involontaire par conducteur d’un véhicule à moteur » et la « violation volontaire d’une obligation de sécurité ou de prudence », il encourt une peine de sept ans de prison.
Mercredi, la famille de Kamilya et la ville de Vallauris ont annoncé qu’une marche silencieuse en hommage à l’enfant (qui a également été enterrée en Tunisie, d’où sa famille est originaire) aurait lieu dimanche depuis la place Cavasse, à 10 heures.