ENQUÊTE EXCLUSIVE - Le budget que veulent les Français, entre hausse d'impôts (sur les plus riches) et réduction des dépenses
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ENQUÊTE EXCLUSIVE – Le budget que veulent les Français, entre hausse d’impôts (sur les plus riches) et réduction des dépenses

ENQUÊTE EXCLUSIVE – Le budget que veulent les Français, entre hausse d’impôts (sur les plus riches) et réduction des dépenses
EXCLUSIF - Taxer les riches, revoir les dépenses : ce que veulent les Français pour le budget (photo de Michel Barnier prise le 23 septembre)
BERTRAND GUAY / AFP EXCLUSIF – Taxer les riches, revoir les dépenses : ce que veulent les Français pour le budget (photo de Michel Barnier prise le 23 septembre)

BERTRAND GUAY / AFP

EXCLUSIF – Taxer les riches, revoir les dépenses : ce que veulent les Français pour le budget (photo de Michel Barnier prise le 23 septembre)

POLITIQUE – À la recherche de la bonne recette. Le gouvernement désormais au complet, Michel Barnier et ses ministres peaufinent leur feuille de route et le « des choix difficiles » à faire avec le budget. Le locataire de Matignon doit annoncer la couleur mardi 2 octobre, lors de son discours de politique générale à l’Assemblée nationale.

Qui sera impliqué ? Comment réaliser les économies nécessaires ? La situation est périlleuse, comme le Premier ministre lui-même l’a confirmé ce samedi 28 septembre, en évoquant dans un entretien à la presse régionale un « situation bien plus dégradée qu’on ne le dit « .

Dans ce contexte, HuffPost publie ce samedi 28 septembre une enquête réalisée par l’institut YouGov sur les orientations que les Français souhaiteraient voir adoptées. Résultat : les hausses d’impôts ne sont pas taboues (à condition qu’elles ciblent les ménages les plus aisés) et rencontrent bien moins d’adversité que la stratégie fiscale en place depuis sept ans. Une réduction des dépenses de l’État n’est plus à exclure.

Plus d’impôts pour les riches, pas pour les entreprises

Concrètement, quand on interroge les Français sur les deux leviers majeurs évoqués dans le débat politique pour compenser le dérapage du déficit, ils préfèrent clairement toucher aux dépenses publiques qu’à la fiscalité des ménages ou des entreprises, si cela se fait sans distinction.

Dans le détail, 53 % des personnes interrogées estiment que les dépenses de restructuration sont une bonne option. 50% sont même favorables à leur réduction, une stratégie priorisée par le gouvernement pour « faire bien, parfois mieux avec moins d’argent public », selon les mots de Michel Barnier. A l’inverse, seulement 8% des personnes interrogées prônent une augmentation des impôts pour les ménages, quel que soit leur patrimoine, et 28% pour les entreprises.

Les chiffres sont cependant complètement différents si l’effort se concentre sur les catégories les plus aisées de la population. Selon ce même sondage, 67% des Français sont favorables à la création d’un impôt touchant les ménages » le plus riche » pour répondre à la situation budgétaire délicate. Singulièrement, cette inclinaison traverse toutes les tendances politiques : même les partisans du camp présidentiel, dont les élus sont particulièrement réfractaires à toute hausse d’impôts, y sont favorables à 66 %.

Dans cette même logique, le retour de l’impôt sur la fortune, transformé par Emmanuel Macron en un système à moindre coût sur le patrimoine immobilier en 2018, est plébiscité par la population. 63% des Français approuvent effectivement l’idée d’un « Climat ISF », c’est-à-dire indexé sur l’impact carbone des investissements financiers des ménages les plus riches.

Ce que cuisine Barnier

C’est la recette, dans ses grandes lignes, souhaitée par l’opinion publique. Mais quelle sera la potion finalement concoctée par Matignon ? Les deux pourraient, sur le papier, se rapprocher au gré des différents indices évoqués ici et là par l’exécutif.

Certes, le rétablissement des comptes publics passera « priorité » par une réduction des dépenses, a confirmé mercredi Laurent Saint-Martin, le nouveau ministre du Budget, à l’Assemblée nationale. En ce sens, il ne s’interdit pas de revoir les 492 milliards d’euros de dépenses évoqués dans le projet de budget 2025 du précédent gouvernement et, pour 2024, d’annuler tout ou partie des 16,5 milliards d’euros de crédits gelés.

Mais le gouvernement n’exclut pas pour autant d’avancer sur la fiscalité des ménages les plus aisés, ce qui briserait le tabou en vigueur depuis l’arrivée d’Emmanuel Macron à l’Élysée.  » Nous ferons appel, de manière exceptionnelle et temporaire, à ceux qui pourront contribuer à cet effort », confirme par exemple Michel Barnier, ce samedi, dans un entretien à Journal de Saône-et-Loire, tout en promettant de « protéger de toute hausse d’impôts ceux qui sont sur le terrain, qui travaillent, qui produisent. »

Qu’est-ce qui peut rassurer le plus grand nombre avant les annonces budgétaires ? Pas nécessairement. Dans cette même interview, le Premier ministre affirme que la situation difficile « concerne tout le monde, chaque famille. » La potion, quelle qu’elle soit, risque d’être dure.

L’enquête a été réalisée auprès de 1 034 personnes représentatives de la population nationale française âgée de 18 ans et plus. L’enquête a été réalisée en ligne, sur le panel propriétaire YouGov France du 24 au 26 septembre 2024.

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