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Nouvelles sportives

Féminines – « Nous avons identifié des joueuses », le président de Lons Jean-François Lombard évoque les accusations de racisme

En marge du match Élite 1 qui s’est déroulé le week-end dernier entre Lons et Bobigny, une joueuse du club de Seine-Saint-Denis a révélé avoir été victime de propos racistes sur le terrain de la part de supporters mais aussi de joueurs adverses. Joint au téléphone, le président de Lons a accepté de réagir.

L’histoire fait beaucoup de bruit depuis dimanche 31 mars : une joueuse de l’AC Bobigny a déploré des propos racistes sur ses réseaux sociaux dont elle aurait été victime lors du match d’Elite 1 face à Lons (18-20). Via un message publié sur ses réseaux sociaux, la joueuse en question a déclaré : «Un week-end de rugby victorieux avec un bel écho mais pas que… Face aux commentaires inacceptables du public, elle a écrit. « Sale salope », « rentre chez toi », et même si les joueurs s’impliquent, « J’ai l’Africain », « sale fille noire », « calme-toi, on n’est pas en ville ».

Les propos racistes trop fréquents

Des propos répréhensibles au regard de la loi, qui ont été « la goutte d’eau » pour l’AC Bobigny, qui a immédiatement réagi sur ses réseaux sociaux. Dans un communiqué, le club du 93 s’est montré choqué : «Trop c’est trop. Comme pendant de nombreux week-ends, dimanche dernier, le match des Louves a été entaché de propos irrespectueux et racistes entendus sur et en dehors du terrain. Ces propos stigmatisants envers nos joueurs ne sont pas des cas isolés, nos équipes y sont malheureusement et régulièrement confrontées. Mais cette fois, c’est une de trop. Ces propos ne caractérisent en rien le club de Lons qui nous a toujours très bien accueilli et qui œuvre également pour plus de diversité dans le rugby, mais ils sont bien l’œuvre d’une poignée d’individus qui ne représentent en rien les valeurs de notre sport ni celles de leur club. »

Les deux clubs ont en effet prévu de publier un communiqué commun ce mardi après-midi, afin de condamner fermement tout propos à caractère raciste. Contacté par nos soins, le président de Lons Jean-François Lombard explique quelle est la situation : « Nous réagirons en collaboration avec le club de Bobigny pour régler le problème qui est vaste et inacceptable. Les deux clubs conviennent que nous devons être intolérants envers les propos racistes. Une enquête interne est actuellement menée par les deux clubs afin de connaître les détails de l’histoire afin de prendre les sanctions appropriées.

Faites-nous confiance pour prendre les sanctions nécessaires

« Le premier réflexe a été d’appeler l’arbitre du match, continue Lombard. Il nous a dit qu’il n’avait rien entendu sur le terrain. Cela s’est donc passé « sous la mêlée ». Nous avons identifié des joueurs qui seraient au cœur de cette histoire : au départ, il semblait que le conflit impliquait deux joueurs de chaque équipe. En grattant, nous avons découvert que c’était plutôt entre deux joueurs uniquement. Nous sommes en train de démêler les faits de la fiction. Mais pour l’instant, il y a aussi le fait que c’est mot pour mot. »

Le problème d’image est aussi très important pour le club de Lons, qui utilise le logo de la Section Pau et qui a des partenaires similaires au club de Top 14. Le président insiste sur le fait que cette dérive ne correspond pas du tout aux valeurs de l’écurie béarnaise : « Tout le monde au niveau du club est indigné par cette situation. À l’extérieur du club, c’est déjà insupportable, alors à l’intérieur… C’est très grave. Je ne veux certainement pas excuser la dérive qu’il y a eu. Faites-nous confiance pour prendre les sanctions nécessaires. »

Communiqué de la FFR concernant l’affaire

La Fédération Française de Rugby (FFR) s’engage résolument contre le racisme

La Fédération Française de Rugby réaffirme son engagement sans faille contre le racisme sous toutes ses formes dans le rugby. En tant qu’instance dirigeante de ce sport, la FFR souhaite réaffirmer les valeurs d’égalité, de respect et de diversité qui sont au cœur de notre pratique.

Le rugby est un sport qui rassemble les individus, quelles que soient leur origine, leur race, leur religion ou leur orientation sexuelle. C’est dans cet esprit que la FFR condamne fermement les actes de racisme constatés lors de certaines rencontres et apporte son soutien aux joueurs et dirigeants concernés.

À l’heure où la société est confrontée à des défis croissants liés à la discrimination et à l’intolérance, nous croyons fermement que le rugby a le pouvoir de rassembler les gens et de promouvoir des valeurs de respect mutuel, d’inclusion et de solidarité. .

La FFR rappelle que le règlement général (article 451-4) prévoit que tout officiel de match qui est témoin d’actes discriminatoires ou incite à la discrimination (fondée sur l’apparence, la couleur de la peau, le sexe, l’orientation sexuelle…), à la haine ou à la violence contre une personne ou un groupe de personnes , informera immédiatement l’arbitre s’il ne s’en est pas aperçu lui-même. Celui-ci doit interrompre le match et exiger du Président de l’association organisatrice du match (ou de son délégué) qu’il prenne toutes les mesures pour mettre fin au(x) trouble(s) constaté(s). Le jeu ne reprendra qu’après la fin de l’incident. A défaut, l’arbitre pourra décider d’arrêter définitivement le match. Dans tous les cas, les faits seront rapportés par l’Arbitre et/ou le Représentant Fédéral.

Les Présidents de Club ont également la possibilité de contacter officiellement les commissions FFR via son Secrétaire Général.

Dans le cadre de ces engagements, la FFR poursuivra la mise en œuvre de programmes et d’initiatives visant à sensibiliser, éduquer et lutter contre le racisme dans le rugby.

Le président mais aussi l’AC Bobigny soulignent que ce problème n’est malheureusement pas un cas isolé dans le rugby féminin. Une lutte plus approfondie contre ce problème doit être menée. Bobigny a également appelé à la mobilisation générale dans son communiqué : « Nous invitons donc tous les clubs et la Fédération française de rugby à œuvrer collectivement pour faire le point sur ce fléau afin de l’éradiquer. Du côté des clubs, nous travaillerons sur la ligne directrice à suivre lorsque nos équipes seront confrontées à ces agissements et à minima, nous veillerons à ce qu’ils soient systématiquement signalés aux officiels. »

Des solutions à trouver

Jean-François Lombard, qui nous a confié être scotché à son téléphone depuis dimanche soir, a indiqué avoir eu une réunion en visioconférence avec l’unité C3PR de la FFR, qui lutte contre les situations de harcèlement et de violences dans le rugby. Une autre réunion a également eu lieu le lundi de Pâques entre les bureaux des clubs de Lons et de Bobigny, afin de chercher des solutions pour que cessent tous ces débordements racistes. Des propositions ont ainsi été faites comme celle de pénaliser le chambrage comme en Top 14, puisqu’il peut conduire à des situations de violences verbales. « De plus, si un joueur entend des commentaires comme ceux rapportés, l’arbitre doit prendre la décision qui s’impose par rapport à ce qui est prévu dans le règlement fédéral. Évitons la banalisation pour éviter que cela ne se reproduise. » demande le président de Lons.

Les dérives racistes dans le rugby féminin sont d’autant plus répréhensibles que les femmes elles-mêmes représentent une minorité dans le rugby en France et qu’elles subissent des discriminations en raison de leur sexe. Lombard murmura : « Il existe une culture paroissiale exacerbée dans le rugby, même chez les filles. Je crois qu’il y a une dérive sociétale et une banalisation de la violence verbale dans tous les domaines, même au sommet de l’Etat, et je crois que cela contamine tout le monde. Le sport féminin n’est pas épargné par ce que devient notre société. On ne peut que le déplorer. » L’enquête interne sur l’incident survenu lors du match entre Lons et Bobigny est toujours en cours.

Jeoffro René

I photograph general events and conferences and publish and report on these events at the European level.
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