S’il obtient la majorité aux législatives, le Rassemblement national (RN) veut négocier une dérogation aux règles européennes de fixation des prix de l’énergie. Une proposition qui a fait réagir la directrice générale d’Engie, Catherine MacGregor, qui alerte sur les conséquences d’une telle mesure.
S’exprimant dans les colonnes du Parisien, le président du RN, Jordan Bardella, envisage, s’il est élu à la majorité absolue, de renégocier immédiatement avec Bruxelles les règles régissant les prix de l’énergie, notamment de l’électricité. Cette annonce n’a pas tardé à faire réagir le directeur général du plus grand fournisseur de gaz naturel et d’électricité verte en France, Engie. Catherine MacGregora a déclaré à La Tribune du Dimanche que le marché européen de l’énergie est « une opportunité ».
Le marché européen « a démontré son efficacité lors de la crise énergétique de 2022 et 2023 », selon Catherine MacGregor qui n’a pas manqué de rappeler que, tout au long de cette crise, ce marché « a assuré l’approvisionnement de la France en électricité alors qu’elle n’avait plus une production suffisante ». ». Répondant à Jordan Bardella qui a assuré que sa démarche avec Bruxelles devrait permettre de « réduire les factures de 30% », le même responsable a prévenu que « le rétablissement des barrières énergétiques au sein de l’Europe augmenterait les risques de problèmes d’approvisionnement et de hausses de prix ». prévient même que « sans un marché européen de l’électricité, nous nous exposerions à des prix encore plus volatils, voire à des risques de black-out ».
Le marché européen de l’énergie, une interconnexion bénéfique des infrastructures, selon Engie
Le marché européen, explique-t-elle, « repose sur un réseau d’infrastructures interconnectées ». Ce qui « permet aux pays européens de profiter de la complémentarité des systèmes de production des différents pays : solaire au sud, éolien au nord, hydraulique, gazier et nucléaire pour les pays qui ont fait le choix… », ajoute le président. du plus grand fournisseur de gaz naturel et d’énergie verte en France.
Dans sa même chronique, Catherine MacGregor discutait des avantages du recours aux énergies renouvelables. Pour elle, ceux-ci « représentent déjà plus de 150 000 emplois en France. Leur développement a, ajoute-t-elle, permis depuis vingt ans d’éviter l’importation de 910 millions de barils de pétrole et de réduire la facture énergétique française de 40 milliards d’euros. Enfin, dans sa réponse à Jordan Bardella, qui considérait que ces énergies sont « non propres » et « intermittentes », la patronne d’Engie explique que ces dernières sont non seulement rentables, mais qu’elles ne sont pas non plus intermittentes lorsqu’elles sont associées. a réseaux de batteries.
