engagé dans un « combat à mort » contre le RN, Glucksmann rejoint « l’union des gauches »
L’eurodéputé socialiste a rejeté l’offre de service de Jean-Luc Mélenchon, qui s’est dit « capable » de devenir Premier ministre en cas de victoire de l’union de la gauche.
Emmanuel Macron ne lui aura pas laissé le temps de savourer son bon score aux européennes. Frappé par l’annonce surprise de la dissolution de l’Assemblée nationale, au soir des élections, Raphaël Glucksmann (13,83%) avait pourtant réussi à renverser le rapport de force à gauche, en suivant le camp présidentiel dans les urnes. «J’aurais aimé construire un pôle social-démocrate sur la base de nos succès»a réagi vendredi 14 juin le leader des socialistes et Place-Publique, au micro de France inter.
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« Emmanuel Macron a tout cassé (…) Il a commis une énorme erreur dont il devra répondre devant l’Histoire », a poursuivi l’eurodéputé, alors que les premiers sondages montrent actuellement le Rassemblement national en tête des intentions de vote. Après quatre nuits de négociations, les forces de gauche – LFI, PS, EELV, PCF – se sont entendues jeudi soir sur un programme et la répartition des circonscriptions, à moins de vingt jours des élections législatives, qui se tiendront les 30 juin et 7 juillet. « C’est notre responsabilité historique »a encouragé Raphaël Glucksmann, même s’il est resté en retrait des négociations entre les chefs de parti.
Construit en urgence sur les ruines du Nupes, qui a explosé quelques mois plus tôt, le projet de ce « Nouveau Front Populaire » a été « complètement évolué » par rapport à l’alliance précédente, a assuré l’essayiste. « Il y a un renversement du rapport de force. Il n’y a pas de domination écrasante de la France insoumise comme ce fut le cas lors des Nupes.a-t-il estimé.
« Ce ne sera pas Jean-Luc Mélenchon »
Néanmoins, la campagne européenne a laissé des traces à gauche. « Je suis devant toi sans aucun oubli », a reconnu Raphaël Glucksmann, visé à plusieurs reprises par les têtes de listes insoumises et écologistes lors de débats télévisés. Avant de continuer : « Mais à un moment donné, nous devons regarder l’histoire et prendre conscience de nos responsabilités. »
Laissant de côté le ressentiment, l’essayiste se dit désormais engagé dans une « lutter à mort contre l’extrême droite ». Sans toutefois étayer l’hypothèse d’une promotion de Jean-Luc Mélenchon à Matignon. Le leader insoumis a en effet assuré qu’il se sentait « capable » d’assumer le poste de Premier ministre, en cas de victoire de l’union de la gauche. « La vérité, c’est qu’au final ce ne sera pas Jean-Luc Mélenchon. Nous avons besoin d’une personne qui crée le consensus, d’une figure qui puisse rassembler au-delà du Front populaire.»a licencié Raphaël Glucksmann, tandis que le premier secrétaire socialiste, Olivier Faure, n’a pas clairement rejeté l’offre de service des Insoumis.
Alors que les nuits de négociations se poursuivaient à huis clos depuis lundi, l’essayiste avait jeté une clé dans la mare : nommer l’ancien secrétaire général de la CFDT, Laurent Berger, à Matignon, en cas de victoire de la gauche unie. Une proposition qui n’a pas vraiment excité son propre camp, et encore moins celui de ses camarades insoumis.
De retour au Parlement européen, Raphaël Glucksmann va encore mouiller le « chemise » Pour «soutenir les candidats socialistes, écologistes, de place publique et communistes», sans évoquer toutefois ceux des rebelles. Dans le cas où le Front populaire n’atteindrait pas le second tour dans certaines circonscriptions, ce dernier a déjà appelé à voter pour « le candidat démocrate le mieux placé pour affronter le RN ». « Je suis pour le retrait républicain, qu’on ne tergiverse pas en appelant à voter pour l’opposant du RN »il a insisté.