Enfin un Premier ministre ? Comment vont se dérouler les consultations entre Emmanuel Macron et les partis ?

Dans sa quête du gouvernement, Emmanuel Macron va consulter toutes les forces politiques représentés au Parlement. Ces consultations devraient durer plusieurs jours, mais tous les projecteurs sont braqués sur celui qui aura lieu ce vendredi 23 août 2024, à 10h30, jour où la délégation du Nouveau Front Populaire sera reçue à l’Élysée.

Douze membres du syndicat de gauche sera là, donc Lucie Castets, candidate du NFP à Matignon.

Entre le palais présidentiel et la coalition des forces de gauche, les attentes ne sont pas les mêmes. Et le bras de fer pourrait durer.

Une piqûre de rappel

Pour Emmanuel Macron, ces rencontres sont une sorte de piqûre de rappel aux partis « C’est à eux de travailler ensemble pour trouver un gouvernement qui ne se laissera pas censurer à la première occasion », explique l’Élysée à actu.fr. «  La pression est sur eux
« , selon l’entourage du chef de l’Etat.

Ce vendredi 16 août 2024, il avait déjà expliqué que ces consultations devraient permettre d’avancer sur « la constitution de la majorité la plus large
et aussi stable que possible au service du pays.

« Il faut exiger la nomination de Lucie Castets »

Benjamin Lucas, député NFP (Génération. s) dans la 8e circonscription des Yvelines, ne l’entend pas vraiment de cette oreille. « Nous attendons d’Emmanuel Macron qu’il fasse son devoir à partir de ces consultations et reconnaisse la composition de l’Assemblée issue des législatives », insiste le parlementaire. actu.fr.

Il n’y a de majorité absolue pour personne : il faut donc choisir le parti qui a la majorité relative.

Pour lui, concertations ne doivent pas rimer avec négociations : « Il faut exiger la nomination de Lucie Castets. Tout autre nom ne peut faire l’objet de discussions. Ce n’est pas au gouvernement défait de décider qui incarne l’alternance la plus forte. »

Le président de la République nomme le Premier ministre, il ne le choisit pas. Il subit et il devra accepter.

Contradiction « personnelle et politique »

Exiger la nomination de Lucie Castets, alors ? « Nous n’utiliserons pas ce vocabulaire », précise l’entourage de Marine Tondelier, secrétaire nationale des Écologistes, à actu.fr. « Nous y allons pour comprendre ce qui empêche le Président de ne pas respecter la logique constitutionnelle
« . Comprendre : la logique de ne pas nommer Lucie Castets à Matignon, alors que le NFP est le mouvement le plus représenté au Palais Bourbon.

« Emmanuel Macron avait une majorité relative en 2022, il doit l’appliquer de la même manière aujourd’hui », argue-t-on à l’état-major des Verts, évoquant une contradiction « personnelle et politique ». « Il veut garder le pouvoir, il faut le confronter à cette évidence ».

Depuis le 16 juillet et l’annonce de la démission acceptée du gouvernement de Gabriel Attal, les ministres démissionnaires s’occupent officiellement des affaires courantes. Mais pour Benjamin Lucas, « le président et le gouvernementont pris des décisions qu’ils n’étaient pas obligés de prendre.« Ils se moquent de tout le pays. »

Et la RN dans tout ça ?

Après la déception avalée par l’extrême droite, Marine Le Pen, Jordan Bardella et Éric Ciotti se rendront à l’Élysée ce lundi 26 août. Qu’il s’agisse des deux têtes d’affiche du RN ou de celui qui a fomenté une coalition avec l’extrême droite, ils n’ont pas grand-chose à espérer de cette rencontre qualifiée par leurs troupes d' »artifice de communication » macroniste.

Le RN insistera néanmoins auprès du président sur la nécessité d’utiliser « d’autres méthodes de gouvernement » comme un référendum pour sortir de l’impasse parlementaire, dit-on au sein du parti Le Pen. « Si l’Assemblée n’arrive pas à obtenir une majorité, les Français en seront capables », explique-t-on.

Il n’est toutefois pas question que le parti de Jordan Bardella ait un gouvernement NFP.

Début juillet, Marine Le Pen était très claire : « Une chose est sûre : le groupe RN censurera tout gouvernement où LFI et les écologistes auraient des responsabilités ministérielles. »

De plus, le groupe RN est suffisamment important pour déposer des motions de censure et pourrait peser lourd dans la balance pour faire pencher la balance en faveur d’un vote inverse.

Obstruction?

Dans cette équation,Il y a beaucoup d’inconnuesUn gouvernement avec des rebelles serait probablement rapidement renversé, mais un gouvernement de coalition plus large, allant du PS à LR avec un Premier ministre de centre-droit ou de centre-gauche, aurait-il une chance ?

Un peu plus, même si Benjamin Lucas prévient : « Nous censurerons tout gouvernement qui ne respectera pas les urnes. »

Pour le député Génération.s, un gouvernement de centre-droit ou de gauche équivaut à « faire croire qu’on peut recréer le macronisme ». Le fameux « en même temps » d’Emmanuel Macron.

Benjamin Lucas exclut formellement de participer à ce type de coalition.

Les orientations politiques se défendent ! Je n’ai rien à voir avec ceux qui défendent la retraite à 64 ans.

Et sur la question d’avoir une majorité stable à l’Assemblée, le parlementaire regrette surtout de ne pas avoir la chance d’essayer. « Pour qu’une difficulté existe, il faut d’abord pouvoir l’affronter », déplore-t-il. Lucidement, il sait que même si un gouvernement NFP naissait, il faudrait qu’il soit extrêmement convaincant. Texte par texte.

En attendant les résultats des consultations qui doivent conduire à l’élection d’un nouveau Premier ministre, les noms de Bernard Cazeneuve et Xavier Bertrand sont fréquemment cités pour Matignon. Des noms politiquement proches de… Emmanuel Macron.

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