Si votre enfant n’aime pas varier son alimentation et mange très peu de légumes, ce n’est pas forcément de votre faute. Selon une étude scientifique, il y a une raison !
La nutrition des enfants est souvent compliquée. Ils peuvent être des « mangeurs difficiles », peu disposés à manger une grande variété d’aliments. Les légumes constituent la plupart du temps le gros problème. Les parents cherchent alors une explication et ont tendance à se sentir responsables. Une étude, publiée dans le Journal de psychologie et de psychiatrie de l’enfants’est donc penché sur le sujet pour trouver l’origine de ce trouble du comportement alimentaire.
Ces chercheurs se sont intéressés aux habitudes alimentaires, allant des tout-petits aux adolescents. Ils ont analysé les données de l’étude britannique Gemini portant sur 2 400 paires de jumeaux, dans lesquelles les parents ont rempli des questionnaires sur les habitudes alimentaires de leurs enfants à 16 mois, 3 ans, 5 ans, 7 ans et enfin à 13 ans.
Ils ont analysé les différences entre les « vrais jumeaux », qui partagent 100 % de leurs gènes, et les « faux jumeaux » qui n’en partagent que 50 %. Une étude de cas intéressante puisque les vrais jumeaux ont les mêmes génomes et environnements, tandis que les autres n’ont que l’environnement en commun. Cela leur a permis d’étudier les origines du comportement des enfants face à la nourriture.
Ils ont ensuite découvert que les vrais jumeaux avaient des habitudes alimentaires plus similaires que les faux jumeaux, ouvrant la voie à une explication génétique. Selon l’étude, la variation génétique explique 60 % des différences de comportement autour de l’alimentation à 16 mois. Celui-ci monte à 84 % à 5 ans, puis descend à 77 % à 7 ans et 74 % à 13 ans. Selon le Dr Zeynep Nas, généticienne comportementale, « le principal point à retenir de ces travaux est que l’irritabilité alimentaire n’est pas un phénomène qui découle de l’éducation des enfants. Il s’agit en réalité de différences génétiques entre nous ».
Bien évidemment, l’environnement joue également un rôle, notamment à travers la façon dont les repas sont pris, en famille ou non, et les aliments consommés par notre entourage. C’est vers 16 mois que l’influence du cocon familial est la plus forte. Après 7 ans, ce sont les expériences plus individuelles, notamment entre amis, qui prennent de la place et contribuent à la variation des rapports à l’alimentation.
Le Dr Alison Fildes, co-auteur de l’étude à l’Université de Leeds, a assuré que malgré l’impact génétique, les parents pouvaient toujours contribuer à l’alimentation équilibrée de leurs enfants : « Bien que les troubles de l’alimentation aient une forte composante génétique et puissent s’étendre au-delà de la petite enfance, cela ne veut pas dire qu’ils sont figés. Les parents peuvent continuer à encourager leurs enfants à manger une grande variété d’aliments tout au long de leur vie. Les chercheurs espèrent, grâce à ces résultats, réduire l’anxiété des parents à ce sujet.