enfance à Nice, parents en déplacement… Une vie privée très secrète et protégée
Figure du journalisme sportif et défenseur du football doré, Didier Roustan était une star du petit écran qui savait garder sa vie privée loin des caméras.
En près de 50 ans de carrière, Didier Roustan a suivi tout le football. Entré chez TF1 en 1976, la même année où un certain Diego Maradona débute sa carrière professionnelle, il devient l’un des fers de lance du show TéléfootPassionné de football et notamment du beau jeu, il poursuit son parcours sur Canal+ puis à Antenne 2 où il suit la première victoire en Coupe du monde du Brésilien Ronaldo. Après une courte période d’inactivité, il rejoint la chaîne L’Équipe puis fait plusieurs apparitions sur TV5 Monde et Europe 1 Sport. En 2008, il rejoint l’équipe de L’équipe dans la soirée, qu’il ne quittera qu’en juin 2024.
Passionné de football mais pas seulement, Didier Roustan aime aussi les joueurs. En 1994, il se lie d’amitié avec Eric Cantona alors qu’ils commentent ensemble la Coupe du monde. Sa carrière lui permet de rencontrer ses idoles de toujours, Platini, Pelé, Cruyff, et surtout Maradona, avec qui ils fondent en 1995, l’Association Internationale des Joueurs Professionnels. Le premier syndicat mondial des joueurs a pour objectif de les protéger des dérives d’un système où l’argent prend une place de plus en plus importante.
Il savait aussi protéger sa vie privée. Restant très discret sur sa vie amoureuse et familiale, le journaliste a préféré, tout au long de sa carrière, séparer le professionnel du personnel. Et surtout, protéger les personnes qui faisaient partie de son cercle privé et familial.
Une vie de famille décousue
Il avait à peine confié à quelques journalistes très curieux quelques confidences sur son enfance, loin de ses parents, toujours en déplacement. Après avoir passé les trois premières années de sa vie à Brazzaville, où il est né, il quitte le Congo pour Cannes. Il est alors élevé par ses grands-parents. « J’ai des flash-back. Je me souviens de l’ambiance. Quand je retourne en Afrique, je me sens chez moi », confiait-il à Libération en 2006, lors d’un portrait. Au journaliste chargé de parler de son quotidien et de sa façon de voir le monde, il racontait également qu’il possédait un bouledogue baptisé Emma Peel en hommage à l’héroïne de la série Chapeau melon et bottes en cuir.
Le journaliste sportif a également avoué au cours d’une conversation, toujours avec Libé, avoir eu une vie trop décousue pour assumer la stabilité d’une vie de famille. « J’ai eu la chance d’avoir des gens autour de moi qui supportaient mes coups de folie. Cela fait des dégâts. Quand tu vois ton enfant de 3 ans, alors que tu pars en Argentine, qui te dit : « Reste là-bas ». C’est très dur », a-t-il dit, sans en dire plus.
Claude Martinelli, un ami d’enfance, fait partie de ceux qui ont partagé son intimité : « Quand il pouvait descendre à Cannes au moins une semaine, on prenait toujours rendez-vous pour se retrouver. On allait manger chez l’un ou l’autre, nos enfants se connaissent, on a partagé beaucoup de moments ensemble », se souvient-il pour Nice Matin.
Son décès, survenu dans la nuit du 10 au 11 septembre, a provoqué un tollé national, mais aussi dans la ville où il a grandi. Le maire de Cannes, David Lisnard, lui a rendu hommage. « J’ai appris avec émotion le décès de Didier Roustan. Cannois passionné, attaché aux rouge et blanc, il aimait le football, avant tout le beau jeu et les belles histoires », a-t-il écrit sur X, ajoutant : « Il avait inventé un nouveau langage télévisuel autour du ballon rond, empli d’esprit positif et de poésie. »
Depuis l’annonce de sa mort, mercredi 11 septembre, le monde du journalisme sportif lui rend hommage. L’Équipe salue une « bible du sport », le « président à vie » de l’émission L’équipe dans la soiréePascal Praud qui l’avait côtoyé à TF1, Anissa Haddadi avec qui il avait travaillé à Europe 1, ainsi que Vincent Duluc de L’Équipe et Michel Denisot son ancien collègue de Canal+ ont exprimé leur tristesse face à cette perte tragique. Didier Roustan est décédé des suites d’un cancer du foie, il avait 66 ans.
GrP1