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Endetté et contraint de fermer, ce boulanger reçoit une aide inattendue : « Ils nous ont sauvés »

David Pichot a retrouvé le sourire. Le boulanger de 50 ans a  » Enfin «  a pu rouvrir ses sept boutiques du sud de l’Alsace, qu’il avait été contraint de fermer début juin 2024. EDF lui avait brutalement coupé le courant en raison d’une facture impayée de 94 000 €. Une somme exorbitante que l’artisan ne pouvait pas régler. « Avant l’explosion des prix de l’électricité, on était autour de 20 000 € par anil nous dit. Et voilà, on se retrouve avec 70 000 € d’augmentation en un an ! C’est impossible à gérer. »

Sans électricité, le quinquagénaire n’a pas eu le choix. Il a été contraint d’arrêter la production de pain et de viennoiseries qui se fait sur le site principal de Blotzheim (Haut-Rhin). Il a dû fermer toutes ses boulangeries, laissant ses 25 salariés sans travail. « Un vrai crève-cœur. » Avant de se retrouver dans une telle situation, l’équipe s’était néanmoins adaptée pour économiser de l’argent. « Nous avons réduit les horaires d’ouverture et décidé de fermer le dimanche.liste le patron. Nous avons aussi augmenté un peu nos prix, changé nos ampoules, installé des LED partout… »

Deux semaines de fermeture

Mais tous ces efforts n’ont pas suffi. Pour trouver une solution, David Pichot a rencontré un sénateur du Haut-Rhin qui l’a aidé à échelonner sa dette auprès d’EDF. L’entreprise a accepté de lui rétablir l’électricité s’il lui versait dans un premier temps 30 000 €. Il a alors lancé une cagnotte en ligne dans l’espoir de reprendre rapidement son activité. « Parce que payer une telle somme sans faire tourner ses boutiques est impossible… Au total, nous avons été fermés pendant 13 jours et avons perdu 70 000 € de chiffre d’affaires. »il respire.

Durant ces deux semaines de fermeture, le boulanger n’a pas cessé de s’inquiéter. Difficile de trouver le sommeil quand l’avenir de son entreprise est en jeu. « C’était très dur mentalement. J’avais des papillons dans le ventre tous les jours.il admet. Je ne savais pas quoi faire pour sauver mes magasins et mes salariés. Certains d’entre eux travaillent avec moi depuis 14 ans ! Grâce à ses fonds personnels, aux dons d’amis et d’entreprises, il a réussi à réunir les 30 000 premiers euros demandés par EDF. « Mais il nous restait encore à trouver 60 000… »

« Un cadeau du ciel »

C’est alors que David Pichot, totalement désespéré, reçoit un coup de main aussi inhabituel qu’inattendu. Touché par son histoire révélée par France Bleu Alsace Le Grand Casino de Bâle (Suisse) a tout simplement décidé de rembourser ses dettes. « Ils m’ont contacté suite aux articles de presse. Ils m’ont envoyé plusieurs mails mais comme nous n’avions pas d’électricité, je n’ai pas pu les lire. »explique le père. Un représentant du casino s’est donc rendu directement dans sa boutique de Blotzheim fin juin.

Et il lui a donné un chèque de 90 000 €. « C’est un cadeau du ciel. Je n’arrive toujours pas à y croire, c’est tout simplement incroyable. Je ne m’y attendais pas du tout. » Selon le quinquagénaire, les propriétaires de l’établissement de jeux voulaient notamment l’aider parce qu’ils ont un artisan dans leur entourage. « Ils ne supportaient pas de voir une boulangerie obligée de fermer à cause du prix de l’électricité. Ils nous ont sauvés, littéralement. » En contrepartie, des plaques à l’effigie du casino ont été installées dans ses sept magasins.

« Très, très soulagé »

Grâce à cette aide inattendue, le patron et ses 25 salariés ont pu reprendre le travail dans la bonne humeur. Tous les commerces ont rouvert pour le plus grand bonheur des clients. « Ils étaient ravis de nous revoir »se réjouit David Pichot, qui ne cache pas que « très très soulagé »Il nous raconte avoir rencontré de grandes difficultés depuis la crise du Covid-19. « C’était une période difficile pour tous les commerçants. Nous avons perdu 600 000 € de chiffre d’affaires en deux ans. »

Aujourd’hui, il est particulièrement heureux de pouvoir continuer à exercer ce métier qui le passionne. « Je suis à mon compte depuis 20 ans et je me bats pour mon entreprise. Je suis là à 4 heures du matin, presque tous les jours.il glisse. Je n’ai eu que cinq jours de vacances en dix ans, c’est beaucoup de responsabilités et de sacrifices mais c’est toute ma vie. » Autre bonne nouvelle : après négociation, sa facture s’élèvera à environ 26 000 € l’année prochaine, « un prix beaucoup plus raisonnable ».

Ray Richard

Head of technical department in some websites, I have been in the field of electronic journalism for 12 years and I am interested in travel, trips and discovering the world of technology.
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