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En visite « historique » en Hongrie, Xi Jinping interpelle l’Union européenne

Après Paris et Belgrade, le président chinois Xi Jinping a salué jeudi 9 mai la force des liens unissant son pays à la Hongrie, dernière étape de sa tournée européenne, entre coopération économique florissante et convergence de vues sur l’offensive russe en Ukraine. Après un défilé militaire aux côtés du chef de l’Etat hongrois Tamas Sulyok, il avait rendez-vous au monastère des Carmes, résidence du Premier ministre, pour rencontrer Viktor Orban.

Pour cette visite qualifiée d’« historique » par Budapest, la capitale décorée aux couleurs de la Chine a été placée sous haute sécurité et les rares drapeaux déployés par les manifestants tibétains ont été soigneusement cachés à la vue du président chinois. « Les relations sino-hongroises sont à leur apogée » en 75 ans d’histoire, s’est félicité Xi Jinping.

Avant son arrivée, il les avait comparées à une « croisière en or » dans un forum. « Nous avons défié ensemble l’ordre géopolitique dans un contexte international instable », traçant notre voie « en tant qu’États souverains en totale indépendance », a-t-il écrit. Un clin d’œil à la stratégie du cavalier seul menée par le Premier ministre Viktor Orban au sein de l’Union européenne. Tout en se bousculant avec Bruxelles, le leader nationaliste s’est résolument tourné vers l’Est ces dernières années. Et lorsque Bruxelles a pris ses distances avec Pékin, elle a au contraire renforcé ses liens, rejetant l’affrontement idéologique des « blocs ».

Succès diplomatique

Ce séjour de près de trois jours est l’occasion de « porter notre partenariat stratégique vers de nouveaux sommets », a estimé le chef de l’Etat chinois, des échanges culturels à la coopération économique, alors que la superpuissance asiatique est devenue l’an dernier le premier investisseur en Hongrie. Pour Viktor Orban, c’est une réussite diplomatique. Le choix fait par Xi Jinping de se rendre à Paris et Budapest au sein de l’UE « montre l’importance que prend la Hongrie sur la scène internationale », s’est félicité son chef de cabinet Gergely Gulyas.

Budapest a déjà annoncé la signature d’au moins 16 accords, dans les domaines des infrastructures ferroviaires et routières, de l’énergie nucléaire ou encore de l’automobile. Dans tout le pays, les usines de batteries et de voitures électriques connaissent une croissance impressionnante, nécessitant des investissements de plusieurs dizaines de milliards d’euros. De quoi susciter les inquiétudes de l’opposition qui dénonce l’opacité autour des contrats, l’impact environnemental des usines et la corruption, les constructions enrichissant, selon elle, « le cercle d’Orban ».

Gérard Truchon

An experienced journalist in internal and global political affairs, she tackles political issues from all sides
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