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En visite chez son ami Trump, Orbán continue de narguer ses homologues européens – Libération

Après son voyage à Kiev, Moscou, Pékin et Washington, le Premier ministre hongrois, qui assure la présidence tournante de l’UE, s’est envolé pour la Floride sans attendre la fin du sommet de l’Otan, afin de rencontrer l’ancien président américain.

Un nouveau camouflet pour l’UE. Dans la somptueuse résidence de Mar-a-Lago, en Floride, le Premier ministre hongrois a été chaleureusement accueilli par Donald Trump, l’ancien président américain. Cette rencontre intervient après le sommet de l’OTAN à Washington et le voyage diplomatique insolent de Viktor Orbán à Kiev, Moscou et Pékin la semaine dernière, pour son « mission de paix » sur la guerre en Ukraine, comme il l’a appelé sur la plateforme X (ex-Twitter). Le dirigeant hongrois, qui assure depuis six mois la présidence tournante de l’UE, continue d’exaspérer les Européens en menant seul ces actions, contraires aux orientations de la politique étrangère commune.

« Nous avons discuté des moyens de faire la paix, a tweeté le dirigeant hongrois. Bonne nouvelle du jour : Trump va résoudre (le conflit en Ukraine) ! En réponse, le candidat républicain déclaré à l’élection présidentielle de novembre a remercié Orbán. « Merci, Viktor. La paix doit venir, et le plus tôt sera le mieux. » il a répondu sur son réseau social, Truth Social, sans fournir plus de détails.

L’aigle doré et la bouteille de vin de Trump

Cette rencontre avec l’ancien locataire de la Maison Blanche apparaît comme une nouvelle provocation pour ses homologues européens. A Washington, ils ont globalement exprimé leur soutien à leur hôte, Joe Biden, candidat à sa réélection affaibli par les critiques sur son état de santé. Alexander Stubb, président finlandais, a ainsi réaffirmé son soutien : « Je n’ai absolument aucune inquiétude quant à la capacité de l’actuel président des États-Unis à diriger son pays, à mener notre combat pour l’Ukraine et à diriger l’OTAN. » De son côté, Viktor Orbán n’a même pas attendu la fin du sommet pour foncer sur son adversaire républicain.

Le voyage du chef de l’Etat hongrois a été, comme le reste de sa tournée, mis en scène de manière exubérante. Dans un clip de 28 secondes publié sur X, des couvertures de magazines mettant en scène l’ancien président américain, un aigle royal et une bouteille de vin signée Trump entourent les deux dirigeants politiques, filmés en train de se serrer la main ou de poser ensemble, pouce levé, pour une photo. Orbán a cependant fait retirer le logo de la présidence tournante de l’UE, qui concluait ses précédentes vidéos. La relation entre Orbán et Trump n’est pas nouvelle. Les deux hommes se vouent une admiration mutuelle et se sont rencontrés à plusieurs reprises. Le slogan adopté pendant les six mois de la présidence hongroise du Conseil de l’UE, « Rendre sa grandeur à l’Europe », fait évidemment écho à la « Rendre sa grandeur à l’Amérique » de Trump.

Des choix diplomatiques controversés

La visite d’Orbán à Mar-a-Lago intervient dans un contexte d’incertitudes en Europe, où de nombreux dirigeants s’inquiètent des conséquences d’un retour au pouvoir de Trump. Par le passé, Donald Trump s’est vanté de pouvoir résoudre la crise ukrainienne. « dans vingt-quatre heures. » Il a déjà signalé son intention de réduire l’aide financière américaine à l’Ukraine s’il est élu.

En Europe, Orbán est non seulement critiqué pour ses choix diplomatiques controversés, comme sa visite à Moscou, malgré la politique européenne de soutien à l’Ukraine depuis l’invasion russe, mais aussi pour avoir abusé de sa position de présidence tournante de l’UE. « C’était son choix (d’aller rencontrer Trump), il l’a fait souverainement mais en faisant ses visites, il ne nous a engagé en rien car il ne nous a informés en aucune manière au préalable et n’a reçu aucun mandat », a-t-il ajouté. a rappelé Emmanuel Macron lors d’une conférence de presse à l’issue du sommet de l’OTAN. Alexander Stubb a déclaré qu’il ne voyait pas « Il n’y a aucune utilité réelle à dialoguer avec les régimes autoritaires ». Charles Michel, le président du Conseil européen, a clairement indiqué que Viktor Orbán ne représentait que lui-même. Les réactions négatives suscitées par ses exploits diplomatiques ont laissé le Premier ministre hongrois de plus en plus isolé.

Eleon Lass

Eleanor - 28 years I have 5 years experience in journalism, and I care about news, celebrity news, technical news, as well as fashion, and was published in many international electronic magazines, and I live in Paris - France, and you can write to me: eleanor@newstoday.fr
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