En urbex à Brest – L’Humanité
Brest est toujours une ville militaire avec une présence importante de la Marine nationale. Cela n’encourage pas les visites impromptues de bâtiments abandonnés lorsqu’un gendarme patrouille de l’autre côté du site. Beaucoup sont d’ailleurs hermétiquement fermés, qu’il s’agisse de l’ancienne prison de Pontaniou, que l’on peut aussi visiter « légalement » avec un guide, ou d’un grand bâtiment abandonné à l’intérieur du CHU. ou encore celui des phares et balises implantés dans une enceinte administrative, environnement également bien surveillé. Cependant, comme dans presque toutes les villes, nous trouvons d’autres endroits qui semblent inutiles. Dans une ville en grande partie détruite en 1944 par les bombardements, et où domine l’architecture de reconstruction, on ne peut que succomber aux charmes de deux petites maisons anciennes en ruines, dans deux quartiers bien différents.
L’une est située dans l’une des rues les plus célèbres de la ville, la rue Saint-Malo, mais visiblement, sa préservation est un véritable combat. Dans le quartier populaire de Recouvrance, une petite partie de la rue a échappé aux destructions de la guerre. Il reste des maisons du 18ème sièclee, qui étaient notamment habitées par des charpentiers. La rue, occupée par des populations très modestes ou marginalisées après 1945, tombe en ruine, tombe presque à l’abandon, jusqu’à ce qu’une association Vivre la rue intervienne dans les années 1990, entretienne ensuite les bâtiments et organise des spectacles et des animations. Les projets de rénovation de la mairie provoquent des tensions avec l’association. La rue est aujourd’hui constituée de bric-à-brac, entre ruines entretenues et belles rénovations. C’est devenu une attraction touristique. L’une des premières maisons au nord est vide et en ruine et on peut s’y faufiler, à l’intérieur de ces vieux murs.
L’autre maison mentionnée est éloignée du centre, dans l’ancienne commune de Saint-Marc. Cette ruine, dans un environnement portuaire animé m’a intrigué, je me suis tourné vers les archives pour en savoir plus. On commence par le cadastre, la case dans la matrice est identifiée, et grâce aux sources fiscales on peut retrouver les propriétaires. Il reste des incertitudes de concordance, mais je suis sur la trace d’un officier de marine. À suivre…