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En Ukraine, les derniers jours de Pokrovsk sous le feu continu de l’armée russe

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Guerre en Ukraine : les derniers jours de Pokrovsk sous le feu continu de l'armée russe

Guerre en Ukraine : les derniers jours de Pokrovsk sous le feu continu de l’armée russe
Guerre en Ukraine : les derniers jours de Pokrovsk sous le feu continu de l’armée russe
(Anaïs Hanquet, Patrick Miette, Valérie Lucas et Violetta Pedorych / FRANCE TÉLÉVISIONS)

Une équipe de France 2 a suivi la fuite tragique de la population ukrainienne face à l’avancée russe vers Pokrovsk. Cette ville stratégique du Donbass est l’une des dernières encore sous contrôle de Kiev.

Partez avant qu’il ne soit trop tard. Pendant dix jours, une équipe de France Télévisions a suivi l’avancée inexorable de l’armée russe dans l’est de l’Ukraine, près de Pokrovsk, et la panique de la population ukrainienne. Ces images ont été tournées fin août. Les Russes n’étaient alors qu’à dix kilomètres de cette ville stratégique du Donbass, l’une des dernières encore sous contrôle ukrainien. Le bruit des bombes est incessant.

Ce jour-là, une habitante, Olenka, attend seule sur un banc. Tous ses voisins ont déjà fui. Elle vit sans eau, sans électricité et n’a pas mangé depuis plusieurs jours. « Mon frère a promis de m’aider à partir, mais il a trop peur des bombes pour venir.elle se confie en larmes, épuisée. « Je dois m’éloigner de cet enfer. » Une voiture s’approche. Son frère, inquiet, brave finalement le danger pour venir la chercher.

Il faut agir vite. Entasser toute une vie dans une seule caravane. La ville, les écoles, les maisons sont sous les bombardements constants. Fin août, l’ordre est donné à la population d’évacuer. Avant de quitter la ville, certains habitants barricadent à la hâte leurs fenêtres afin de protéger leur maison des bombardements de l’armée russe. « Nous n’avons pas le temps de vous parler »témoigne l’un d’eux, très occupé.

Peu à peu, la tension se répand à Pokrovsk. Margueritte exprime son inquiétude. À 27 ans, elle va quitter la ville seule, tandis que son mari se bat à quelques kilomètres de là. « J’ai peur de me réveiller un matin et de voir des véhicules russes devant ma maison.elle explique. Mon mari est soldat, je sais très bien ce qui pourrait m’arriver si les Russes venaient ici. » L’inquiétude semble même gagner les rangs des soldats. Les combattants ukrainiens que nous rencontrons sont en difficulté et refusent de nous parler.

Le 28 août, les autorités décident d’évacuer le seul hôpital de la ville. Les Russes viennent d’avancer de deux kilomètres. Les médecins ont trois jours pour transférer tous les patients loin de Pokrovsk. L’évasion est une nouvelle épreuve pour ces patients blessés par les bombardements et Irina, une neurologue qui travaille ici depuis plus de vingt ans, tente de les rassurer du mieux qu’elle peut. Lorsque la salle se vide, elle s’effondre à son tour. « C’est un saut dans l’inconnu (…) Je pense que les gens ne se rendent pas compte de ce qui leur arrive. »

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Gérard Truchon

An experienced journalist in internal and global political affairs, she tackles political issues from all sides
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