REPORTAGE – Malgré les efforts du gouvernement et des ONG pour déminer, les agriculteurs nettoient leurs champs pour continuer à travailler.
Envoyé spécial à Petrivske (région de Kharkiv)
Avant la guerre, Ivan sortait souvent son détecteur de métaux le week-end. L’agriculteur de Petrivske, un village niché sur une colline de l’est de l’Ukraine, y trouvait des pièces de monnaie et même des reliques de la Seconde Guerre mondiale. En 2022, la guerre s’est invitée dans ses champs de blé. Les Russes sont entrés dans la ville, qui comptait alors 2 650 habitants, avec une colonne de 240 chars et autres équipements militaires pour tenter d’encercler les positions ukrainiennes dans le Donbass au sud et Kharkiv, la deuxième ville du pays. Les Russes ont occupé le village pendant cinq jours, avant d’être repoussés par les soldats ukrainiens. Le village s’est ensuite retrouvé en zone grise pendant neuf mois. La ligne de front s’est figée dans la forêt, délimitée par la rivière Donets, autrefois si prisée des pêcheurs.
Mais il n’y a pas de temps à perdre : Ivan veut sauver ses 300 hectares de blé, de maïs et de sarrasin. « Les Russes étaient déjà partis, l’armée ukrainienne…