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En Tunisie, un candidat à la présidentielle condamné à huit mois de prison et à l’inéligibilité à vie

Lotfi Mraïhi, leader de l'Union populaire républicaine (UPR), à Jendouba, en Tunisie, en septembre 2019.

Lotfi Mraïhi, candidat déclaré à l’élection présidentielle d’octobre en Tunisie, a été condamné jeudi 18 juillet à huit mois de prison et à une inéligibilité à vie, ont annoncé vendredi des médias, tandis que des ONG dénoncent une multiplication des obstacles pour les rivaux potentiels du président Kaïs Saïed.

Le secrétaire général de l’Union populaire républicaine (UPR), parti de gauche opposé au président Saied, a été arrêté le 3 juillet pour suspicion de corruption. Outre la peine de prison, M. Mraihi, qui avait annoncé sa candidature début avril, s’est vu interdire à vie de se présenter à toute élection, ont rapporté plusieurs médias, dont la radio Mosaïque FM et le site d’information Actualité économique.

Plusieurs responsables politiques ayant annoncé leur candidature sont poursuivis ou détenus en prison, à l’image d’Abir Moussi, la cheffe du Parti destourien libre (PDL), farouche opposante à M. Saïed. Le président, qui s’est accaparé tous les pouvoirs depuis son coup d’Etat de l’été 2021, n’a pas encore annoncé son intention de briguer un second mandat le 6 octobre, mais ses partisans sont convaincus qu’il sera dans la course.

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Parmi les autres candidats emprisonnés, Issam Chebbi, chef du parti d’opposition Al Joumhouri, arrêté le 25 février 2023 pour « complot contre la sûreté de l’Etat », a retiré jeudi sa candidature après avoir échoué à obtenir les formulaires de parrainage, selon son parti. Egalement candidat, l’ancien ministre Abdellatif Mekki, chef du parti Travail et Réalisation et ancien chef du mouvement islamo-conservateur Ennahda, s’est vu interdire le 12 juillet de quitter le territoire et de faire des déclarations publiques par un juge d’instruction qui l’interrogeait pour la mort en 2014 d’une personnalité politique.

Bête Noire

L’ONG Amnesty International a dénoncé cette semaine une «Renforcement de la répression contre l’opposition» après l’arrestation du secrétaire général d’Ennahda, Ajmi Lourimi, et de deux membres du parti lors d’un contrôle routier. Ennahda, qui a dominé la vie politique tunisienne après la révolution de 2011 et l’avènement de la démocratie, est la bête noire de M. Saied.

« Ces arrestations sont particulièrement inquiétantes à l’approche de l’élection présidentielle. »a déploré Amnesty, qui dénonce « Des arrestations arbitraires de journalistes, d’avocats, d’activistes et d’hommes politiques, mais aussi une atteinte systématique à l’indépendance de la justice »Selon l’ONG, les autorités « Il faut abandonner cette voie répressive et placer les droits de l’homme au premier plan et au centre de l’action gouvernementale ».

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De son côté, l’ONG tunisienne I Watch a dénoncé « procédures compliquées » pour les élections d’octobre, en particulier pour les candidats en détention préventive, ainsi que« un manque méthodique de transparence » de l’Autorité Supérieure Indépendante pour les Elections.

Le Monde avec l’AFP

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Eleon Lass

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